Bonjour ! Ce congrès du #CNGE2025 était très intéressant, et c'était très sympa de vous rencontrer !
Pour ceux qui n'y étaient pas, comment ne pas vous parler du lancement de l'outil d'IA de recherche en médecine générale, faite par le CNGE et le CMG qui permet l'accès à des bases de données de médecine générale pré-sélectionnées (et qui ne va pas chercher tout et n'importe quoi sur le web), j'ai nommé:
EBiM (pour Evidence Based artificial Intelligence Medicine, mais aussi parce que, si on a une question, ET BIM! on a une réponse !)
En pratique, c'est un outil payant, réalisé en partenariat avec FastFox et utilisant la technologie IA du Chat de Mistral, qui va utiliser un corpus de bases de données: le Thérapeutique de Médecine Générale, Exercer, la HAS, la Cochrane, la base publique du médicament, vaccination info services, le CRAT, le HCSP, l'ANSM et l'OMS (et d'autres à venir!). Vous pouvez également déposer des documents pour que dans le cadre de vos recherches perso, EBiM cherche les infos dedans !
J'essayerai dans les prochaines semaines de télécharger les billets du blog et de vous en fournir une version pdf (ça risque d'être un peu lourd....) que vous pourrez intégrer dans EBiM, comme ça, vous pourrez avoir des réponses ou des synthèses du blog juste en posant une question !
L'abonnement (cliquez ici pour vous abonner ou sur l'image ci dessus) comprend un accès à une version pro du Chat (vous pouvez donc résilier votre abonnement chatGPT) et à tout le corpus de ressources intégrant la revue Exercer (si vous aviez déjà un abonnement, un remboursement du doublon sera effectué). Globalement, le prix de 49€/mois (39€ pour les membres d'une structure du CMG), ce qui peut sembler cher, mais l'outil EBiM "seul" ne revient au final qu'à 10€/mois (car 15€/mois pour Exercer, 20€/mois pour l'abonnement pro à une IA, le TMG 79€ soit 5€/mois). PS: je n'ai pas de liens d'intérêt financier, j'ai même raté mon clic et payé le prix fort au lieu du prix "membre CMG", mais je pense que c'est un outil qui sera très utile et pertinent en consultation pour réaliser des recherches adaptées au contexte de la médecine générale.
En pratique, comme c'est pas forcément intuitif, une fois abonné, il faut aller sur Le Chat, cliquer sur la case orange pour choisir un "Agent" et sélectionner "Recherche rapide en consultation" avant de poser sa question dans la barre de texte qui sera "dans un cadre orange" (sinon il fait une recherche sur "le chat" normale intégrant tout le web).
1/ Cardiovasculaire
Voici une réanalyse de l'étude Fourier (essai randomisé évaluant l'évolocumab, un anti-PCSK9 chez les patients en prévention secondaire, cf ici) se concentrant uniquement sur les patients ayant un antécédent d'AVC. Les auteurs trouvent que, par rapport aux patients avec un LDL sous traitement > 0,7g/L, ceux ayant un LDL < 0,4g/L avaient un risque moindre de survenue du critère composite principal, et d'AVC. Ils concluent donc qu'il faut une cible < 40g/L. Cependant, on voit aussi que ceux qui ont atteint un LDL < 0,4g/L avaient un LDL initial à 0,8g/L, et ceux avec un LDL > 0,7 avaient un LDL initial à 0,98g/L avec un gradient entre les 2. Logiquement, si on part de plus bas, on arrive plus bas quand on applique le même traitement. Ainsi, on ne fait que redémontrer l'association entre un LDL plus élevé et le risque cardiovasculaire plus élevé, et non qu'il faut viser plus bas. De plus, il n'y a a priori pas de différence significative entre les patients <40g/L versus les catégories intermédiaires comme 40-55g/L et 55-70g/L. Ainsi, même si on essaye de suivre leur logique, être < 40g/L de LDL n'est pas associé à moins d'évènements cardiovasculaires que 55-70g/L. Une cible < 0,7g/L semblerai suffisante, ce qui serait concordant avec l'essai randomisé ayant comparé une cible < 0,7g/L et une cible <1,0g/L en post AVC (cf ici)
En attendant l'étude SAGA, voici une étude de cohorte rétrospective ayant inclus des patients en EHPAD d'environ 82 ans, avec et sans troubles mnésiques. L'utilisation de statine était associée à une augmentation du risque d'hospitalisation pour évènements cardiovasculaires et d'hospitalisation toute cause chez les patients atteints de démence. L'analyse en sous groupe montrait que ce sur-risque était présent en prévention primaire et en cas de démence Alzheimer ou vasculaire. Chez les patients sans troubles mnésiques associé ni a une majoration ni à une diminution du risque d'évènements cardiovasculaires.
2/ Oncologie
On en avait déjà parlé plusieurs fois (cf ici), voici un nouvel essai randomisé comparant une monodose de vaccin anti-HPV (bivalent et nonavalent) versus un schéma classique à 2 doses, incluant 20 000 filles de 12 à 16 ans recrutées au Costa-Rica. Le critère de jugement était la persistance d'un test HPV positif pendant plus de 6 mois sur une période allant de 12 à 60 mois après l'inclusion. La non-infériorité entre 1 versus 2 doses a été établie pour chacun des vaccins de façon séparée. Il n'y avait pas de différence entre le bivalent et le nonavalent sur le HPV 16 et 18 (efficacité de 97-98%), mais l'efficacité sur le critère de jugement concernant les autres sérotypes était bien meilleure avec le nonavalent qu'avec le bivalent (95% vs 30-40%). Bref, cela semble confirmer qu'une seule dose suffirait, mais il faudrait voir l'efficacité à plus long terme.
3/ Rhumatologie
Le BMJ présente un essai randomisé comparant la décompression sous arthroscopie versus intervention placebo, versus rééducation, dans le traitement des patients avec syndrome douloureux sous acromial. L'évaluation reposait sur une EVA (/100) de douleur au repos et à l'exercice après 10 ans de suivi (ça c'est du long terme, c'est très joli! mais il n'y avait "que" 200 patients). Au final, il n'y avait pas de différence entre les 3 groupes... Et visiblement, la chirurgie n'a pas non plus amélioré les patients pendant les premiers mois et années suivant l'intervention.
4/ Endocrinologie
L'OMS a publié des recommandations concernant l'utilisation des analogues du GLP-1. Ces 2 recommandations sont conditionnelles et de niveau de preuve modéré et faible, respectivement. La 1ère dit que les aGLP1 sont des traitements au long cours de l'obésité, c'est à dire devant être pris pendant plus de 6 mois. La 2ème réside dans la nécessité d'une intervention comportementale intensive associée au traitement médicamenteux avec de l'activité physique, un rééquilibrage alimentaire, un suivi et des conseils réguliers.
5/ Neurologie
Le NEJM aborde l'hydrocéphalie à pression normale, qui peut être idiopathique ou secondaire. Sa prévalence serait de 1,5% après 70 ans. Elle est connue pour sa triade troubles de la marche, incontinence urinaire type urgenturie et troubles mnésiques présente chez 2 tiers des patients (les troubles de la marche sont présents chez 90% des patients) et le diagnostic est finalement posé suite à une IRM cérébrale. Les diagnostics différentiels et concomitant doivent être recherchés (Parkinson, Alzheimer etc...) pour évaluer le pronostic après traitement. Le traitement repose sur la dérivation du LCR qui réduit les symptômes et améliore la qualité de vie et la survie.
Et Bim ("EBiM"), c'est fini ! Vous pouvez toujours vous abonner sur Facebook, Twitter, Bluesky, LinkedIn et à la newsletter (mail) pour ne rater aucun billet. Pour cela, inscrivez votre adresse mail tout en haut à droite sur la page (sans oublier de confirmer l'inscription dans le mail provenant de "hi@follow.it" et intitulé "Veuillez confirmer votre abonnement à Médicalement Geek", qui vous sera envoyé et qui peut arriver dans vos spams)
A la semaine prochaine !




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