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lundi 27 février 2023

Dragi Webdo n°388 : vaccin Covid (HAS), DIU-LNG (ANSM), infections urinaires masculines/nitrofurantoïne, canal carpien/infiltrations, soins primaires

Bonjour ! Pour ce nouveau billet, commençons par aborder la place qu'ont eu les soins primaires durant la Covid. Cette étude japonaise demandait aux patients de renseigner un questionnaire "primary care assessment tool" évaluant le premier contact, la continuité, la coordination, l'exhaustivité et orientation des soins reçus. Les auteurs retrouvent que quand ce score était élevé était associé à une réduction des hospitalisations. Nota bene: cela concernait chaque dimension du score, dont la continuité des soins, la coordination, la prise en charge globale... et pas seulement le 1er contact. Comme quoi l'avenir des soins primaires pour éviter les hospitalisations, ce n'est pas les soins non programmés! Le billet ne sera pas très long, bonne lecture !

 

1/ Pharmacovigilance

L'ANSM alerte sur les risques de syndromes dépressive favorisés par les DIU hormonaux en s'appuyant sur une étude analyse d'EPI-PHARE publiée dans le JAMA. Les auteurs retrouvent que les DIU à  52mg de levonorgestrel étaient associés à davantage de syndromes dépressif nécessitant un traitement antidépresseur que ceux à  19,5mg (4% vs 3,6% à 2 ans)

Le Formindep s'insurge contre la recommandation de la société française d'allergologie de donner 10ml de lait 1er age aux nourrissons en allaitement maternel à risque d'atopie, dès la 1ère semaine de vie jusqu'à la diversification. En effet, il dénonce d'une part le lobby des laits en s'appuyant sur le Lancet et sur le très faible niveau de preuve des études ayant conduit à cette recommandation.

 

2/ Cardiovasculaire

Parlons cure thermales ! Enfin, balnéothérapie. Cette revue de la Cochrane montre que la balénothérapie améliore modérément les symptômes de l'insuffisance veineuse et pourrait améliorer également la qualité de vie.

La Cochrane encore, avait étudié l'efficacité du jeûne intermittent dans la survenue des maladies cardiovasculaires. Ils ne retrouvent pas de données suffisante pour conclure sur des critères cardiovasculaires mais confirment de façon concordante avec d'autres publications que le jeûne intermittent peut permettre une réduction pondérale de façon similaire à une restriction calorique (on en avait parlé ici et )


3/ Infectiologie

La HAS publie des recommandations concernant la vaccination anti-covid au cours de l'année 2023. En gros, la HAS dit simplifier les facteurs de risques mais en fait ce sont les mêmes (> 65 ans, grossesse, immunodépression et les comorbidités classiques). Ainsi, les auteurs recommandent une vaccination à l'automne couplée à la grippe pour l'ensemble de ces patients avec facteurs de risques ainsi que pour les personnes en contact avec des patients à risque. De plus, pour les plus de 80 ans, une dose de rappel au printemps est recommandée, l'immunité faiblissant fortement après 6 mois. Le niveau de preuve de tout ça est faible, reposant sur des études observationnelles avec un suivi de 3-4 mois et non  6 mois. Les rappels se font avec des doses de vaccins  bivalents. On avait parlé de l'efficacité de ces vaccins ici. Les primo-vaccinations, quant à elles, ne sont plus recommandées, mais si on souhaite, on peut se faire primo-vacciner. Tout ceci pourra être modifié en fonction de l'évolution de l'épidémie.

Le BJGP aborde les infections urinaires masculines, qui sont, selon les recommandations britanniques et néerlandaises divisées en "non compliquées" (= cystite) et "compliquées" (= fièvre, signes généraux: prostatite). Cette étude évalue les échecs d'antibiothérapie dans les IUM non compliquées grâce aux données d'une cohorte rétrospective. Les auteurs ont analysées  environ  7000 IUM non compliquées sur 10 000 (donc  70% sont non compliquées). La nitrofurantoïne a été prescrite dans  56% des cas, suivie de la ciprofloxacine dans 28%. Les résistances à la nitrofurantoïne était de  25%, celle à la ciprofloxacine de  10% (amox+ac.clavu 20% et cotrimoxazole14%). Les auteurs concluent à un taux important d'échec de la nitrofurantoïne. D'un autre coté, si on peut éviter des quinolones dans  75% des infections urinaires masculines non fébriles, c'est plutôt très bien! Sachant qu'il y a un antibiogramme pour adapter au besoin secondairement (pour une quinolone ou du cotrimoxazole). Cette étude semble plutôt en faveur d'un traitement de 1ère intention par nitrofurantoïne chez l'homme (100mg x2/jour pendant 7 jours)


4/ Rhumatologie

La Cochrane a mis à jour une revue sur la prise en charge du canal carpien. Les auteurs montrent que les infiltrations de corticoïdes améliorent les symptômes à 3 mois et que cette amélioration peut se poursuivre à 6 mois. Par ailleurs, les patients traités étaient moins fréquemment opérés à 1 an de l'infiltration (bon, si c'est pour être opéré dans tous les cas, on peut quand même se questionner mais ça peut permettre de soulager le temps de choisir le moment de l'opération). Concernant les effets indésirables de l'infiltration, ils étaient rares. Il y avait des douleurs durant plusieurs semaines chez  1/180 patients et une main "froide et pâle" pendant 20 minutes pour 1/360 patients.  Un œdème durant 2 semaines chez  9% des patients a été signalé dans seule étude sur 110 patients mais pas dans plusieurs études englobant 500 patients.


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A la semaine prochaine !

@Dr_Agibus


4 commentaires:

  1. Bonjour, merci pour cette revue toujours intéressante. Concernant, la nitrofurantoine, l'indication dans les IUM est hors AMM en France et c'est régulièrement rappelée par l'ansm (https://bit.ly/3kyp4l6) et en CPL. Bien à vous

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    1. Bonjour, tout à fait, mais il est probable qu'il faille faire bouger les recos. (Moi et les AMM hein, l'important c'est la science ^^)

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  2. Il me semblait que les cystites masculines n’existaient pas sauf patho urinaire ou sondes ?

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    1. Bonjour, pas mal d'études montrant que ça existe. Ça existe dans les recos des autres payés. La SPILF a souhaité simplifier pour que le MG "ne passent pas à côté d'une prostatite". Vu le développement des outils d'aide à la prescription, il serait peut être utile d'essayer d'être plus précis pour arrêter de mettre des quinolones à toutes les IUM. Une belle étude francaise: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33340317/ et d'autres refs par ici: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK482435/ . Merci du commentaire!

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