description

Blog médical et geek de médecine générale :
« Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours. » (Louis Pasteur)

Menu déroulant

MENU

dimanche 19 février 2023

Dragi Webdo n°387 : douleurs chroniques (HAS), cible HTA (reco US), infections urinaire (NICE), HSV2 (USPSTF), calprotectine fécale, BPCO, bouchon de cérumen, K prostate

Bonjour ! Merci à toutes et tous pour vos messages et vos contributions à la cagnotte ! Sans plus attendre, voici les actualités de la semaine, bonne lecture !

 

1/ Pharmacovigilance

L'ANSM alerte sur les risques d'Antarène (ibuprofène + codéine), avec des déclarations faisant état d'insuffisance rénales, digestives, métabolique à évolution parfois fatale. En effet, l'insuffisance rénale provoquée par les AINS va probablement majorer les effets indésirables de la codéine... Le paracétamol + codéine a, à priori, moins de risque. Pour mémoire, il existe de la codéine seule, non associée : Dicodin LP60* (1 à 2x/j)

Quelques années après les alertes de l'ANSM, et alors que les anglais trouvent qu'ils ne sont "pas si mal", l'agence européenne du médicament (EMA) va enfin réévaluer la balance bénéfice/risque des vasoconstricteurs dans le rhume !

Un article de l'ERJ s'est intéressé au risque cardiovasculaire des traitements comportant des LAMA dans la BPCO. Ainsi, les auteurs ont conduit une revue systématique qui retrouve que l'association LAMA+LABA et LAMA+LABA+CSI est associée à un sur-risque d'évènements cardiovasculaires par rapport à un traitement par LABA+CSI. Le NNH serait estimé à environ 200 à 300 patients par an. Cependant par rapport à un traitement de LAMA ou de LABA seul, il n'y pas d'augmentation du risque, ni par rapport à un traitement placebo. Les auteurs supposent que les LAMA et LABA augmentent aussi le risque cardiovasculaire d'où l'absence de différence et que par rapport au placebo, il y a un manque de puissance (sur 10 000 patients hein...). Un effet anti-inflammatoire des CSI qui réduiraient modérément le risque CV est également une hypothèse probable.


2/ Cardiovasculaire

L'Académie américaine des médecins de famille a publié des recommandations concernant les cibles tensionnelles. Les auteurs recommandent une cible inférieure à 140/90 qui est l'objectif ayant démontré une réduction de mortalité. Ils proposent néanmoins d'avoir une cible inférieure à  135/85 dans le but d'obtenir une réduction des infarctus du myocarde, mais sans bénéfice sur les AVC ou la mortalité.


3/ Gastro-entérologie

Voici une revue du BMJ concernant la calprotectine fécale, dont nous avions déjà parlé plusieurs fois (ici ). Les auteurs reviennent sur les indications cet examen recommandé dans les pays anglo-saxons mais pas en France. D'après les recommandations britanniques et  Son intérêt est surtout pour exclure une MICI chez des patients ayant des symptômes digestifs avant 60 ans, car sa valeur prédictive négative est très importante (quasiment  100%) au seuil de  50µg/g. En cas de symptômes évocateurs de cancer ou après 60 ans, une coloscopie est indiquée. Le résultat est influencé par la prise d'AINS et d'IPP.


4/ Infectiologie

Ça peut paraitre évident, mais l'USPSTF ne recommande pas de dépister l'HSV-2 par une sérologie chez les patients et patientes asymptomatiques.

Le NICE a mis à jour ses recommandations dans le traitement des infections urinaires. Premièrement, l'organisme de recommandations britannique recommande de ne pas réaliser de bandelettes urinaires chez les patientes de moins de  65 ans présentant au moins 2 symptômes urinaires et pas d'autres causes ni signe d'alarme (c'est concordant avec les données d'autres études). Il n'est toujours pas recommandé de traiter les bactériuries asymptomatiques hors grossesse. La durée de traitement des infections urinaires basses chez la femme est de 3 jours, et chez l'homme de 7 jours (ils font la différence IU basse ou haute chez l'homme)


5/ Douleurs

La HAS a présenté un parcours de soins pour les patients atteint de douleurs chroniques. Si on regarde ce qui est recommandé en médecine générale, il est d'abord nécessaire d'évaluer le parcours initial du patient (début des douleurs, diagnostics posés, évolution, la nécessité d'arrêt de travail). Ensuite, les auteurs recommandent une évaluation du type de douleur DN4, des caractéristiques de douleurs QCD (questionnaire concis de la douleur), et évaluation du risque de mésusage d'antalgiques (POMI). Une fois le retentissement évalué, les projets et attentes du patients sont a évaluer. Le parcours ambulatoire s'articule autour du MG, des kinésithérapeutes, du pharmacien, du psychologue, du médecin du travail. Si besoin il faut adresser ensuite aux "niveau 2 et 3" qui sont les centres spécialisés. La fiche n'est pas très "pratique" en vrai, c'est dommage...

Parlons des bouchons de cérumen dans un article du BJGP (oui, c'est dans la catégorie douleur, parce que ça fait mal!). L'article est un plaidoyer pour que les MG débouchent les oreilles car c'est plus coût-efficace que d'aller chez l'ORL. D'après eux 90% des patients avec du cérumen sont gênés et  83% se sentent mieux après débouchage. Aucune goutte ou pré-traitement ramollissant n'est supérieur à un autre d'après le NICE ou la Cochrane mais il semble recommander de les utiliser. L'utilisation de seringues n'est pas recommandée car trop traumatique. L'utilisation de matériel d'irrigation électronique est à préférer en soins primaires. C'est contre-indiqué en cas de pathologie ORL préexistante, de corps étranger ou de patients avec 1 seule oreille fonctionnelle et les complications sont de l'ordre de 1/1000.


6/ Oncologie

Le BJGP aborde le diagnostic du cancer de la prostate en médecine générale. Il ne parle de dépistage, mais aborde les recommandations du NICE d'effectuer un PSA chez les patients avec des symptômes cliniques comme des signes fonctionnels urinaires. Les auteurs recommandent alors d'utiliser les valeurs seuils de PSA liées à l'âge  (40-49 ans : > 2,5 ; 50-59 ans >3,5 : 60-69 ans: > 4,5 ; 70-79 ans: > 6,5 et > 80 ans: selon le jugement clinique), bien qu'elle soit basées sur des études observationnelles et jamais testées en médecine générale. Un PSA anormal requiert un RDV urologique sous 2 semaines, et une IRM pré-biopsie est recommandée.


C'est terminé pour cette semaine ! Vous pouvez toujours vous abonnez sur FacebookTwitter et à la newsletter (mail) pour ne rater aucun billet. Pour cela, inscrivez votre adresse mail tout en haut à droite sur la page (sans oublier de confirmer l'inscription dans le mail provenant de "hi@follow.it" et intitulé "Veuillez confirmer votre abonnement à Médicalement Geek", qui vous sera envoyé et qui peut arriver dans vos spams)

A la semaine prochaine !

@Dr_Agibus

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire