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Blog médical et geek de médecine générale :
« Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours. » (Louis Pasteur)

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mardi 23 août 2022

Commentaire sur la ligne éditoriale du Dragi Webdo

Bonjour !

Il y a quelques temps, nous avons débattu sur les réseaux de la place des recommandations dont les auteurs sont potentiellement sous l’influence de l’industrie pharmaceutique au vu des conflits d’intérêt déclarés. Certains étaient partisans de ne pas tenir compte de ces recommandations et de ne pas les diffuser compte tenu d’une part des liens d’intérêt qui nuisent à l’intégrité scientifique nécessaire à l’établissement de recommandations basées sur les preuves, et d’autre part du faible niveau de preuve de nombreuses recommandations, souvent des accords professionnels.

Nous sommes d’accord le faible niveau de preuve de ces recommandations, mais nous avons plusieurs motivations pour aborder ces recommandations dans les Dragi Webdos.

Premièrement, dans le cadre de la formation continue en médecine, nous souhaitons que le blog soit un facilitateur d’apprentissages. Il est nécessaire de se former continuellement et malheureusement, un accès aux nombreuses connaissances évolutives passe par la lecture d’articles de synthèse comme des recommandations.  En l’absence connaissances sur une pathologie, un médecin compétent pourra avoir recours à un professionnel spécialisé qui appliquera (ou pas) les recommandations émises par son collège professionnel. Nous pensons qu’il est préférable d’avoir connaissance des éléments, même débattus, pour que les généralistes puissent juger de l’acceptabilité et de la faisabilité des recommandations de spécialité et les adapter au besoin à leur pratique. Les éléments présents dans les recommandations peuvent permettre de progresser dans la démarche de prise en charge des patients de façon adapté aux soins primaires pour éviter une prise en charge de 2ème ligne qui serait moins adaptée. Le généraliste pourra ensuite approfondir ses connaissances sur le sujet avant de revoir le patient et organiser des soins fondés sur les preuves si c’est de son ressort.

Deuxièmement, le fait de parler de toutes les recommandations permet en effet de les critiquer et d’avoir une approche réflexive pour développer une conduite à tenir adaptée en médecine générale. Ainsi, lorsque des recommandations paraissent ne pas être en accord avec des articles de référence récents, notamment cités à d’autres endroits sur le blog, nous vous en informons et réorientons vers ces articles. Cependant, nous ne pouvons être, nous non plus, à jour de l’ensemble des connaissances biomédicales et n’utiliseront pas d’argument d’autorité pour déclarer que certaines données ne sont pas à jour. Si nous n’avons pas connaissance d’articles précis auxquels faire référence pour critiquer une recommandation, nous ne pourrons donc que la décrire sans commenter en profondeur. C’est pourquoi nous remercions et encourageons chaque lecteur (et vous être nombreux maintenant !), à commenter et apporter sa contribution. Les billets sont rapidement mis à jour avec des modifications visibles pour prendre en compte les commentaires et améliorations suggérées (souvent dans les 48h suivant la publication du billet parce que vous êtes très réactifs !).

Ainsi, nous continuerons à publier et critiquer les recommandations pour favoriser une prise en charge scientifique des patients en soins primaire, avec votre aide si des éléments nous ont échappés. 

A la semaine prochaine pour la reprise des Dragi Webdos!

 @Dr_Agibus

6 commentaires:

  1. Bonjour
    Je voudrais demander une chose : que sur ce blog n'apparaisse plus aucun pourcentage exprimé de façon relative, mais uniquement de façon absolu.
    Un grand effort a été fait par le passé pour exprimer des NNT et des NNH.
    Il devrait en être de même pour les % relatifs qui devraient être bannis.
    En effet la littérature montre que l'expression de bénéfices en relatif est plus marketing qu'informatif alors que l'expression des bénéfices en absolu est elle informative.
    J'espère pouvoir être entendu

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    1. Bonjour, les risques absolus sont parfois les seuls chiffres donnés et la présentation des résultats ne permet pas non plus de calculer les risques absolus. Les chiffres relatifs permettent de calculer la significativité statistique, car un NNT peut être calculé que les résultats soient statiquement significatifs ou non. La réflexion nécessite un cheminement progressif: 1/ y a t il une différence significative ? 2/ S'il y en a une, est elle cliniquement pertinente ? Concernant la différence significative, le petit p peut être utile, mais les chiffres sont plus pertinents (donc les OR et leurs IC). Concernant la pertinence clinique, les NNT ou réduction absolue du risque ont indispensable en effet et sont notés dès qu'ils sont possibles. Autre problème des chiffres absolus, ils ne permettent pas de donner une taille d'effet ajustée dans les études non randomisée. Ainsi, je suis d'accord que dans les ECR, seuls les chiffres absolus sont à noter. Dans les autres études, on fera comme on peut en faisant confiance à l'esprit critique des lecteurs.

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    2. Bonjour. Merci pour votre réponse détaillée.
      Je suis surpris de votre affirmation "les risques absolus sont parfois les seuls chiffres donnés et la présentation des résultats ne permet pas non plus de calculer les risques absolus " . Je pense que vous avez voulu parler des "risques relatifs" qui sont seuls donnés.
      Quand les risques relatifs sont présentés, le calcul des risques absolus l'est toujours, il me semble (puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de reprendre les chiffres utilisés pour le calcul des risques relatifs et de les affecter à la population totale des sujets testés dans l'étude).
      Donc, il est possible de mettre en face des risques relatifs d'une étude, les risques absolus même si ceux-ci ne sont pas cités.
      Telle est l'objet de ma demande : ne jamais présenter uniquement des risques relatifs sans indiquer les risques absolus.

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  2. Salut Dr Agibus ! Merci pour cette précision utile. J'apprécie le fait que ces recommandations imparfaites me soient rapportées par médecin généraliste français ayant une démarche scientifique et un esprit critique. Je profite de ce commentaire pour te demander : dans tes billets il apparait très peu, ou quasiment pas, d'article issu de nos revues de référence Exercer ou Prescrire alors que ceux ci publient régulièrement des données utiles à notre pratique. Comment expliques tu ce choix ? Merci à toi, Dr CL

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    1. Bonjour, c'est une très bonne question ! Je ne souhaite pas empiéter sur nos revues de références. Il me semble important de les lire et de d'y abonner intégralement! Pour vous y encourager, j'essayais de négocier l'accès à certains articles via le blog mais ça ne s'est pas encore concrétisé. Et puis, certains articles de prescrire ont été commenté ici quelques semaines plus tôt ;)

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    2. Merci pour ta réponse doc Agibus ! J'entends tout à fait qu'il faut encourager l'abonnement à ces revues de qualité. Personnellement, je suis abonnée à ces revues mais en retard de X mois dans mes lectures (alors que je suis à jour de ta newsletter !). Ca serait sympa que soient glissés dans ta newsletter peut être juste le thème des articles d'intérêt du mois, sans rentrer dans les détails, comme un teaser pour avoir envie de lire la suite. Ca donnerait un aspect plus complet à ta newsletter et ça pourrait motiver d'autres de tes lecteurs à s'abonner à ces revues. Qu'en penses tu ?

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