Le
BMJ revient
sur les vertiges. Les auteurs proposent une figure pratique : on clique
sur les symptômes et on voit à quels causes ça peut correspondre. Une
imagerie cérébrale est nécessaire pour un vertige isolé durant plus de
24h, un réflexe occulocéphalique normal, une céphalée de novo, une
surdité unilatérale, une anomalie sensitivo-motrice des paires
crâniennes ou d'un membre ou une ataxie sévère. Il n'est pas nécessaire
de faire une imagerie en cas de vertige sub-aigue (de quelques heures
maximum), sans symptômes neurologiques, avec un réflexe occulocéphalique
anormal (évocateur de névrite vestibulaire), ou de perte d'audition
évocatrice de maladie de Ménière (acouphènes, perte d'audition
unilatérale, vertiges/nausées/vomissements de plus de 30minutes). Bien
que la cause la plus fréquente soit un VPPB, chez les patients jeunes,
il faut penser aux migraines vestibulaires et chez les moins jeunes avec
facteurs de risque cardiovasculaires, aux AVC.
Le
BMJ s'est intéressé aux vertiges. Mise à part la vidéo intéressante sur les manœuvres pour le VPPB, l'important est de ne pas passer à coté des AVC à évoquer devant des vertiges continus et prolongés (>24h) associés à 1 facteur de risque (âge > 60 ans, tabac, HTA, diabète, obésité) et parfois de signes associés (céphalées, surdité, autres troubles neurologiques). On revoit les traitements des VPPB (les manœuvres), de la névrite vestibulaire (les antiémétiques et réassurer le patient) et des troubles de Ménière (les traitements par betahistine sont proposé en désespoir de cause car ils n'ont pas vraiment d'efficacité démontré et la restriction sodée).
La
Cochrane a
publié plusieurs revues concernant la maladie de Ménière. Concernant
les traitements oraux, il est impossible de tirer la moindre conclusion
de l'efficacité de la beta-histine, des diurétiques ou des corticoïdes
(1 ou 2 études à chaque fois, sans efficacité retrouvé sauf peut être
celle évaluant les diurétiques). Les injections de corticoïdes
intratympaniques et la pression positive ne fonctionnent pas. Les
injections intratympaniques de gentamycine, les aérateurs
transtympaniques et le fait de boire abondamment réduisait la survenue
de crise de vertiges dans 1 étude pour chaque intervention, soit un
faible niveau de preuve également (mais bon, ça permet de découvrir des
interventions insoupçonnées!)
Minerva revient ce mois ci sur un article du BMJ évaluant l'efficacité de la bêtahistine dans les vertiges de la maladie de Ménière. Malheureusement, aucun bénéfice n'a été retrouvé sur l'amélioration des vertiges, de leur sévérité ou de la qualité de vie des patients. Bref, le traitement semble toujours recommandé par les spécialistes, mais ni cette étude, ni la revue Cochrane sur le sujet n'apportent d'élément pour étayer cette pratique...
Donc, pour commencer avec des images, parce que c'est toujours sympatique les images, une petite description de la prise encharge des vertiges paroxystiques bénins, avec des manoeuvres un peu moins "violentes" que Dix Hallpike et Semon, même si ça s'en éloigne pas beaucoup quand même.
Un
essai contrôlé
randomisé a cherché a évaluer l'efficacité de la vitamine D versus
placebo dans la récurrence des vertiges paroxystiques bénins après
traitement efficace par des manoeuvres. Les patients du groupe
intervention avec une vitamine D < 20ng/mL étaient traités par
"vitamine D 400UI+calcium 500mg" x2/jour pendant 1 an et avaient moins
de récurrence de VPPB! En chiffre absolu, il y avait 0,27 épisode de
vertiges en moins dans ce groupe traitement soit un NNT de 3,7 patients.
1/ Recommandations
2022: L'
USPSTF a publié des recommandations concernant le dépistage du SAOS. Leur
revue systématique
conclu qu'il n'y a pas suffisamment de données pour évaluer la balance
bénéfice/risque du dépistage aussi bien chez les patients
asymptomatiques que chez les patients ayant des symptômes non identifiés
de SAOS (ronflement, apnées, somnolence diurne...). Le dépistage par
questionnaire n'a pas été évalué en contexte de médecine générale et la
PPC améliore le sommeil et la qualité de vie mais pas la mortalité ou
les autres critères cliniques de santé.
2021: Le
NICE a
publié des recommandations concernant le SAOS. Les auteurs insistent
que tous les patients avec SAOS ne sont pas somnolents: certains sont
fatigués, ont des insomnies et qu'il ne faut pas limiter le dépistage
aux patients somnolents. On peut suspecter un SAOS chez des patients
ayant 2 symptômes parmi les suivants : ronflements, apnées constatées,
sommeil non réparateur, céphalées matinales, somnolence, fatigue,
nycturie, sommeil fragmenté, troubles cognitifs. Il faut adresser en
priorité les patients ayant un retentissement important, un risque
professionnel (conducteurs, besoin d'être vigilant...) et des
comorbidités (cardiovasculaire, grossesse...). La PPC est le traitement
de référence pour les SAOS modérés et sévères. L'orthèse d'avancée
mandibulaire peut être proposée pour les SAOS légers ou en cas
d'intolérance ou de refus de la PPC.
Concernant le
dépistage du SAOS, les auteurs recommandent l'utilisation du questionnaire STOP (Snoring= ronflement, Tired= fatigue, Observed apnea= apnées remarquées par le.a conjoint.e, Pressure= HTA) qui est positif dès 2 items présents chez le patient. Pour un SAOS sévère (IAH>30), le traitement par pression positive est recommandé, mais entre 5 et 30, une orthèse d'avancée mandibulaire peut être proposée si le patient n'est pas motivé par l'appareil de pression positive (même si le bénéfice des traitements pour un IAH < 15 est peu clair).
2017: L'
USPSTF (HAS
américaine) a publié une recommandation contre le dépistage du syndrome
d'apnée du sommeil chez les patients asymptomatiques, ce qui m'a donc
fait chercher ce qu'est un patient symptomatique. Contrairement aux
idées reçues, ce n'est pas le questionnaire d'
Epworth qui
oriente vers l'apnée du sommeil, car c'est un questionnaire de
somnolence diurne (un des multiples symptômes de la pathologie). C'est
le questionnaire de
Berlin qui
permet de classer des patients entre un faible et un haut risque
d'apnée du sommeil en prenant en compte les ronflements et apnées
nocturnes, le retentissement diurne ainsi que les comorbidités (obésité
et HTA). Le point négatif, c'est que pour la partie sur les ronflements,
un patient dormant seul ne pourra pas répondre...
2014: Des recommandations des stomatologues sur l'utilisation des prothèses d'avancées mandibulaires dans le syndrome d'apnée du sommeil étant donné que la HAS avait confirmé leur place dans la prise en charge
2014: La HAS a réévalué les traitements du syndrome d'apnée obstructives du sommeil (SAOS). Avec un diagnostique reposant sur un indice d'apnées/hypopnées supérieures à 15, l'utilisation d'appareils à pression positive continue (PPC) est justifiée pour les SAOS sévères (IAH >30), mais aussi pour tout patient avec un SAOS associé à une maladie cardio-vasculaire (HTA résistante, FA récidivante, insuffisance cardiaque sévère ou coronaropathie mal contrôlée, antécédent d’AVC). Dans les autres cas, une orthèse d'avancée mandibulaire est indiquée.
2/ Autres articles Après les articles débattant du bénéfice du
dépistage du SAOS et plutôt en défaveur chez les patients peu symptomatiques, voici un
article étudiant
la mortalité des patients appareillés. Environ 4500 patients, avec
symptômes sévères (Epworth > 10) suivis en centre tertiaire ont été
inclus dans cette étude de cohorte prospective de 20 ans. Les patients
sans CPAP avaient un risque de mortalité multiplié par 3,1 par rapport
aux utilisateurs depuis moins de 5 ans et multiplié par 5,6 par rapport
aux utilisateurs depuis plus de 5 ans. Donc on n'est pas dans le
dépistage du tout, mais en cas de symptômes, il semble y avoir un
intérêt à traiter pour réduire la sur-mortalité (essentiellement
respiratoire et non liée aux accidents ou à des évènements
cardiovasculaires).
Enfin, un débat sur : faut il traiter les syndromes d'apnée du sommeil asymptomatiques? Un article parle du "
pour"
et dit globalement que l'observance n'était pas assez bonne dans les
études pour montrer un bénéfice clinique mais que le traitement précoce
améliorerait les paramètres vasculaires. Selon eux, il serait donc utile
de dépister. L'article sur le "
contre"
est plus étoffé cliniquement: la CPAP a un bénéfice démontré sur l'HTA
des patients symptomatiques, mais en l'absence de somnolence diurne, le
seul bénéfice est sur la diastolique avec une baisse de 0,92mmHg, il n'y
a pas de bénéfice sur les cardiovasculaire mis en évidence dans les
essai contrôlé randomisés (étude SAVE), pas de bénéfice sur les
glycémies et le diabète, il pourrait y avoir cependant un très léger
bénéfice sur l'amélioration de symptômes dépressifs et le risque de
troubles cognitifs à confirmer car les preuves actuelles sont minimes.
Après le débat d'il y a quelques
semaines sur les apnées du sommeil, le
NEJM revient une fois de plus sur le SAOS. Pour reprendre les bénéfices trouvés au traitement, les auteurs expliquent que la prise en charge du SAOS sévère permet de baisser la tension artérielle et de diminuer la somnolence et les symptômes. Cependant, les évènements cardiovasculaires ne sont pas modifiés, peut être à cause d'une observance moyenne de la CPAP. Mais si l'observance est moyenne dans un essai, elle risque de ne pas être meilleure en conditions réelles. En cas de très mauvaise tolérance, les prothèses d'avancée mandibulaire sont une option même chez les patients sévères. Chez les patients asymptomatiques, le traitement n'a pas fait preuve d'efficacité, puisque les patients n'ont pas de somnolence.
Dans le SAOS, les traitements par CPAP sont parfois difficilement tolérés. Une
revue systématique
a étudié l'effet des traitements médicamenteux agissant sur l'état de
veille. Les auteurs trouvent que le solriamfetol, le
armodafinil-modafinil et le pitolisant améliorent la somnolence sur
l'échelle d'Epworth de 3.8 , 2.2 et 2.8 points sur l'échelle d'Epworth.
Ils augmentent aussi significativement le temps d'éveil diurne, le
solriamfetol semblant un peu plus efficace que les autres. Il y avait
aussi plus d'effets secondaires pouvant entrainer un arrêt du
traitement.
Une étude s'est intéressée aux différents traitement du syndrome d'
apnée du sommeil et à la tension artérielle en faisant une méta-analyse en réseau. Cela permet de comparer entre eux des traitements qui ont été comparés a un même traitement mais qui ne l'avaient pas été entre eux dans les études (c'est clair? Sinon,
ici, ça devrait l'être). Les auteurs retrouvent que les prothèses d'avancées mandibulaires et les masques de pression positives sont efficaces pour baisser la tension artérielle, mais sans différence entre les deux techniques.
Le
Jama parle des acouphènes dans une revue narrative. Devant des acouphènes il est nécessaire de rechercher un facteur déclencheur (traumatisme acoustique?), le type d'acouphènes (pulsatiles ou non) et s'ils sont associés à d'autres symptômes ORL (surdité, vertiges...). Après un examen clinique de la tête, des cervicales et un examen neurologique, une audiométrie est recommandée. Devant des acouphènes pulsatiles, une IRM injectée est indiquée (suspicion de lésion vasculaire ou d'hypertension intracrânienne). Le traitement est la Tinnitus retraining therapy: traitement d'habituation aux acouphènes. On peut aussi proposer des thérapies cognitivo-comportementales qui ont un niveau de preuve supérieur.
Une
Revue Cochrane ne retrouve pas non plus de bénéfice à la bêta-histine dans le traitement des acouphènes.
1/ Recommandations
2018: Le NICE a publié des recommandations sur la perte d'audition. Elles ont été reprises dans un article du
BMJ qui met en avant les délais de rendez vous à obtenir :
- Un RDV ORL dans les 24 heures est nécessaire pour:
- les pertes d'audition unilatérales avec atteinte des nerf trijumeau ou facial
- les pertes d'audition brutales survenant en moins de 3 jours si elles
sont vues dans un délai de 30 jours (ou adresser aux urgences si on est
précoce dans la prise en charge car c'est évocateur d'AVC)
- les otalgies avec otorrhées persistantes à 72 heures de traitement chez un patient immuno-déprimé
- Un RDV ORL dans les 2 semaines pour:
- les pertes d'audition brutales survenant en moins de 3 jours si elles sont vues après 30 jours.
- les pertes d'audition rapidement progressives en 4 à 90 jours
- les épanchements auriculaires sans signes d'infection ORL associé chez
les patients d'origine chinoise et d'Asie du sud-est (suspicion de
carcinome nasopharyngé)
- un RDV ORL en routine pour le reste:
- baisse d'audition fluctuante sans signe d'infection, perte d'audition
avec hyperacousie, avec acouphènes, avec vertiges ou toute perte
d'audition en fait...
- MAIS il est demandé au généraliste de vérifier l'absence de bouchons de
cérumen et d'éventuellement les retirer avec une sonde ou irrigation
électronique (l'utilisation de seringues pour nettoyer est proscrite car
trop traumatisant pour le tympan)
2/ Autres articles
Annals of family medicine
parle du dépistage des troubles auditifs qui sont une source importante
d'incapacité en atteignant 30% des patients de plus de 55 ans. L'étude
permettait un dépistage systématique chez les patients grâce à un rappel
systématique et leur demandait de compléter le
Hearing Handicap Inventory.
Sur les 14 000 patients inclus, 3% étaient adressés pour hypoacousie
avant la mise en place de cette intervention et 14% après le dépistage
dans un des centres, et 0,7% et 4,7% respectivement dans un autre
centre. Les auteurs retrouvent que 93% des 1600 patients adressés pour
suspicion d'hypoacousie avaient été adressés de façon justifiée et 71%
des patients considéraient que l'avis spécialisé était approprié pour
leur prise en charge. Bref, pensons à rechercher les troubles auditifs.
Pour finir, le
BMJ parle de la prise en charge de surdité. L'article revient sur les tests de Rinne et Weber et propose les diagnostics de surdité de perception ou de transmission. Ce qui est important, ce sont les "red flags": l’installation en moins de 72h = urgences, post traumatique = urgences, surdité, unilatérale = éliminer un neurinome par IRM, surdité avec otorrhée ou paralysie faciale = avis rapide, progressive s'aggravant ou profonde (>95dB mais j'ai pas de quoi mesurer au cab) = avis ORL .
Une revue du JAMA a étudié le dépistages des
troubles de l'audition en soins primaires. Elle retrouve qu'un dépistage en ambulatoire par une otoscopie, une audiométrie et un
questionnaire permettait d'améliorer les prises en charge en retrouvant les causes fréquentes (presbyacousie, otites moyenne, bouchon de cérumen) et qu'un appareillage était bénéfique.
2020: Voici la recommandation concernant les
paralysies faciales aigües idiopathiques de l'adulte:
- La
paralysie idiopathique doit s'installer en moins de 72h, l'otoscopie
est normale, la palpation parotidienne et ganglionnaire est normale,
sans surdité, ni vertige ni autre trouble neurologique.
- Un
bilan audiométrique et une recherche des réflexes stapédiens sont
systématiquement recommandés (niveau de preuve: accord professionnel,
aussi).
- La gravité s'évalue avec l'échelle d'House et Brackmann: grave si stade V (asymétrie importante à l'effort) ou VI (pas de mobilité).
- Le
bilan comprend une NFS, une glycémie à jeun et une sérologie de Lyme,
et éventuellement, des sérologie VIH, varicelle et HSV. Une IRM injectée
systématique est recommandée dans un délai de 1 mois (accord
professionnel encore). L'électromyogramme est recommandé entre 9 et 20
jours pour les paralysies sévères.
- Le traitement consiste dans 7
à 10 jours de corticoïdes à 1mg/kg, ou 10 jours à 2mg/kg si sévère. Un
traitement antiviral (valaciclovir 1g x3, 7 jours) n'est pas
systématiquement recommandé, mais seulement si sévère et vu dans les 72
heures après le début des symptômes (accord professionnel, concordant
avec les recos américaines, mais bénéfice minime et aléatoire dans les
revues systématiques). Ne pas oublier les soins ophtalmologiques locaux
(larmes artificielles et pommade vitamine A) et occlusion de l'oeil la
nuit. La rééducation est recommandée pour les formes sévères ou avec
mauvaise récupération, à effectuer par un praticien formé
(l'électrothérapie et le travail en force comme mâcher des chewing-gums
sont contre-indiqués).
Dans les paralysies faciales périphériques, il semblerait que la proportion liée aux maladies de Lyme soit en augmentation. Ainsi, un article du
BJGP plaiderai pour une recherche de Borréliose en cas de facteur de risque dans le bilan des paralysie faciale périphérique pour permettre un traitement étiologique.
Aerateurs trans-tympaniques
2017 : L'otite séro-muqueuse a embêté de nombreux patients et de nombreux
médecins. Chacun de ces derniers y allait de son antibiothérapie, de ses
corticoïdes et autres solutions nasale. Des
recommandations HAS viennent
d'être publiées: " Il n'y a pas de traitement médicamenteux efficace:
décongestionnant, antibiotiques, antihistaminiques, corticoïdes et
autres traitements sont donc déconseillés". Donc, en l'absence de risque
(trouble du développement ou du langage, surdité, trisomie 21,
pathologie vélaire, handicap visuel ou suspicion de rétraction
tympanique) un contrôle tous les 3 mois est à effectuer. L'indication
des aérateurs trans-tympaniques est restreinte à la présence d'une
baisse d'au moins 25dB à l'audiométrie.
L'intérêt des aérateurs transtympaniques (ATT) est surtout présent chez les enfants ayant des baisses d'audition en contexte d'otite séreuse (cf
ici). D'après cette revue
Cochrane, il y aurait une réduction significative des récidives d'otites moyennes aiguës dans les groupes traitées par ATT (NNT= 3 à 6 mois et 8 à 12 mois), mais les études incluses n'apportent qu'un faible niveau de preuve. De plus, la qualité de vie des enfants ne semblait pas différente et 4% des enfants traités par ATT avaient une perforation tympanique persistante.
Amygdalectomies
Une étude du
BJGP en soins primaires s'intéresse aux amygdalectomies avec une indication EBM ou non. L'amygdalectomie est "EBM" si les critères Paradise sont remplis :7 angines dans l'année, ou 5 par an sur les 2 dernières années, ou 3 par an sur les 3 dernières années (Les autres causes EBM : tumorales, etc... étaient vraiment rares) . Le bénéfice de l'amygdalectomie étant modeste, il est compréhensible que seulement 16% des enfants subissent l'opération. Cependant, l'étude montre aussi que sur l'ensemble des enfants ayant subi une amygdalectomie, seulement 13% avaient une réelle indication EBM... Sur-traitement, quand tu nous tiens...
Le
BMJ parlait de l'amygdalectomie chez l'adulte. Les auteurs de l'article reviennent sur le fait que ce traitement permettait de diminuer le nombre de jours de douleur lié à des récidives d'angines de 10 jours sur 6 mois (Yay!) sans réduction de l'absentéisme. Le traitement chirurgical reste néanmoins à discuter si le patient a plus de 7angines par an ou 5 angines par an pendant 2 ans ou encore 3 angine par an pendant 3 ans.
Le même sujet a été traité chez l'enfant dans le
Jama Pediatrics. Les principales indications retrouvées étaient les angines récidivantes selon les mêmes critères que chez l'adulte, mais aussi les troubles du sommeil d'origine respiratoire (essentiellement les syndromes d'apnée du sommeil de l'enfant). Un fois de plus c'est l'intensité du retentissement qui peut pousser à proposer le traitement chirurgical qui ne doit pas être systématique. Le bénéfice dans les autres indications était encore moins bien établi...
L'intérêt de l'amygdalectomie chez l'enfant a une balance bénéfice risque négative en cas d'angines à répétition (Rev Prescrire 2013 ; 33 (357) : 519-523). Cependant, chez les enfants asthmatiques avec apnées du sommeil, l'opération permettrait un meilleur contrôle de l'asthme avec moins d'exacerbation, moins d’hospitalisation et moins de consommation médicamenteuse.
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La
revue Cochrane me fait découvrir la "rhinite non allergique" qui est en fait le diagnostic d'exclusion des rhinites non allergiques et non infectieuses. L'article retrouve qu'un traitement par Capsaïcine (extrait de piment rouge) diminue mieux les symptômes que le placebo, mais aussi que les corticoïdes nasaux, avec une persistance de la diminution pendant 36 semaines après la fin du traitement. Le piment c'est vachement bien du coup! (personnellement, ça me fait couler le nez plus que ça ne le soulage...)
Parlons de la rhinite, avec une
revue systématique
qui a évalué les anticholinergiques nasaux (type ipratropium) dans les
essais randomisés. Les auteurs montrent une diminution de la sévérité de
la rhinorrhée et de la durée des symptômes sous traitement par rapport
au placebo, aussi bien dans la rhinite allergique que non allergique. Il
y avait significativement plus d'épistaxis mais les autres effets
indésirables n'étaient pas significativement augmentés (céphalées,
irritations, pharyngite).
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Pour finir, il faut croire que quand on dit que "ça sent la mort" on se trompe. En effet, il semblerait au contraire, que la perte de l'olfaction soit associée de façon indépendante à un risque de mortalité accru. Personnellement, compte tenu de mes capacité olfactives médiocres, je ne vais pas en tirer de conclusions hâtives sur mon espérance de vie...
Le JAMA encore,
parle des troubles olfactifs dans le cadre du COVID. Il permet de
découvrir plein de mots pour caractériser les troubles olfactifs: les
troubles de l'olfaction orthonasale, rétronasale, les phantosmies,
parosmies, paragueusies. Si les troubles sont brutaux en contexte viral,
le COVID peut être évoqué. Si les troubles sont progressifs avec une
composante d'obstruction nasale d'intensité fluctuante, c'est
probablement une cause rhino-sinusienne. S'ils sont progressifs, non
fluctuants, chez des sujets âgés avec troubles mnésiques, la cause est
probablement neuro-dégénérative. Enfin, s'ils sont post-traumatiques,
c'est brutal et souvent avec une anosmie sévère, et il y a un contexte
traumatique. Concernant la prise en charge des troubles olfactifs liés
au COVID, les auteurs proposent: 1/ mettre des détecteurs de fumée dans
la maison et bien vérifier les dates de péremption des aliments avant de
les consommer 2/ essayer la rééducation aux odeurs en reniflant du
citron, de la rose, de l'eucalyptus etc, 20 seconde chacun, 2 fois par
jour pendant au moins 3 mois 3/ on peut toujours essayer pour finir les
oméga 3 orale et la vitamine A intra-nasale.
Parlons des bouchons de cérumen dans un article du BJGP (oui,
c'est dans la catégorie douleur, parce que ça fait mal!). L'article est
un plaidoyer pour que les MG débouchent les oreilles car c'est plus
coût-efficace que d'aller chez l'ORL. D'après eux 90% des patients avec
du cérumen sont gênés et 83% se sentent mieux après débouchage. Aucune
goutte ou pré-traitement ramollissant n'est supérieur à un autre d'après
le NICE ou la Cochrane mais il semble recommander de les utiliser.
L'utilisation de seringues n'est pas recommandée car trop traumatique.
L'utilisation de matériel d'irrigation électronique est à préférer en
soins primaires. C'est contre-indiqué en cas de pathologie ORL
préexistante, de corps étranger ou de patients avec 1 seule oreille
fonctionnelle et les complications sont de l'ordre de 1/1000.
Un essai contrôlé randomisé du
BMJ a
étudié l'utilisation des inhibiteurs de la pompe à proton dans le
traitement des symptômes persistants au niveau de la gorge (enrouement,
douleur, sensation de globus, hémage, rhinorrhée postérieure,
expectorations, toux ou sensation d'étouffement). Que ce soit après 16
semaines ou 12 mois, la double dose de lansoprazole s'est avérée
inefficace pour soulager ces patients.
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