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dimanche 2 novembre 2025

Dragi Webdo n°502 : HAS (IA générative, AVC précoce), cancer prostate, cancers cutanés, troubles fonctionnels intestinaux, aGLP-1/iSGLT-2, exercice médical

 Bonjour, voici les actualités de la semaine, bonne lecture !

 

1/ Exercice médical

Pour commencer, encore un article sur la pratique médicale : à partir des données des logiciels médicaux, les auteurs ont vu que les médecins généralistes travaillaient environ 61h/semaine pendant 46 semaines par an. Chaque patient est vu en moyenne pendant 1h42min par an (intervalle inter-quartiles, IQR=[1h24 ; 2,12]). A noter que les médecins en temps partiel avaient plus de temps par patient.

La HAS a publié des "clefs d'usage de l'IA générative en santé". En gros, comment utiliser bien "chat GPT ou autre". Les auteurs proposent l'acronyme AVEC: Apprendre à utiliser l'IA (se renseigner, se former), Vérifier la pertinence et la qualité de la requête (et ne pas partager d'information personnelles), Estimer ses besoins en IA et les réévaluer, Communiquer avec les développeurs et les autres utilisateurs.


2/ Pharmacovigilance

Une étude de cohorte émulée a étudié le risque de phimosis sous inhibiteurs de SGLT-2 par rapport aux analogues du GLP-1. Le risque de phimosis était augmenté avec les iSGLT2 à 1 an de 0,4% (NNH=250) et de 1,2 ans à 8 ans (NNH=84).

 

3/ Gastro-entérologie

On a déjà parlé du régime pauvre en FODMAP dans les TFI. Un essai randomisé a évalué si le régime méditerranéen était efficace dans le syndrome du colon irritable. Les auteurs trouvent que le régime méditerranéen améliore les symptômes chez 62% des patients versus 42% avec des conseils traditionnels (manger peu épicé, peu gras, éviter les produits transformés, l'alcool et la caféine). Dommage qu'il n'y ait pas eu un bras "pauvre en FODMAP" pour comparer avec le régime le plus éprouvé actuellement.

 

4/ Oncologie

Le cancer de la prostate n'a pas fini de faire parler de lui. On avait vu ici que la radiothérapie dans les cancers peu avancé réduisait la mortalité à 20 ans, et ici et  que l'utilisation de l'IRM et du 4-kallikren score pouvait permettre de mieux cibler les cancers de haut grade mais sans données de mortalité. Cet article du NEJM parle du suivi à 23 ans de l'étude ERSPC, ayant randomisé entre 1993 et 2003, 160 000 patients de 55 à 69 ans en "dépistage par PSA" versus "groupe contrôle". Ainsi, après 23 ans de suivi la mortalité relative par cancer de prostate était réduite de 13% ce qui peut justifier un dépistage pour les auteurs, vu qu'on arrive a mieux optimiser le balance bénéfice/risque en ciblant mieux et en réduisant les effets indésirables des traitements. En pratique, si on reformule avec les autres chiffres présentés dans l'article: la réduction absolue est de 0,22% de mortalité par cancer de prostate (1,4% vs 1,6%), soit un NNT de 456 patients en 23 ans, soit un NNT annualisé de 10500 patients a dépister chaque année pour éviter 1 décès par cancer. Le nombre de cancer à diagnostiquer pour éviter 1 décès était de 12 à 23 ans soit 276 par an. En termes de mortalité globale, on est à 48,7% dans le groupe dépisté versus 49,1% sans différence entre les groupes. Donc en infographie, ça donnerait:

pour 10000 patients dépistés suivis pendant 20 ans :   

- 200 cancer de prostate supplémentaire diagnostiqués (1400 vs 1200)

- 20 décès par décès par cancer de prostate en moins (140 vs 160)

- pas de différence de mortalité globale significative vu la part mineure liée à ce cancer (48700 vs 49199) 

- et 180 cancers de prostate surdiagnostiqués et 500 biopsies inutiles (dont 30 se surinfectant d'après ici)

 

Le JAMA aborde les cancers cutanés non mélanocytaires. L'incidence en Europe est d'environ 0,3% pour les carcinomes basocellulaires et de 0,1% pour les carcinomes épidermoïdes Que ce soit pour les  basocellulaires ou les épidermoïdes, le risque de métastases est faible (respectivement 0,004% et 1,5%) tout comme celui de décès (0,08 pour 100 000 et 3 pour 100 000). Le phototype clair, avoir eu de nombreux coup de soleil, et avoir une kératose actinique sont des facteurs de risque. Cliniquement, les basocellulaires touchent la tête et torse, ont souvent la forme d'une lésion perlée/translucide vascularisée ou lésion plate érythémateuse et squameuse. Les épidermoïdes touchent la tête et les membres supérieurs, et se présentent sous la forme de lésions rouges squameuses ou érosives plates ou en relief (il y a des photos dans l'article). Le diagnostic est réalisé suite à une biopsie au punch ou par rasage qui a l'avantage de ne pas nécessiter de suture (cf vidéo). Le traitement est majoritairement chirurgical, mais dans certains cas, un traitement par fluorouracile ou imiquimod local est possible. Une surveillance au moins biannuelle recommandée pendant 2 à 5 ans puis annuelle. Enfin, il n'y a pas de dépistage recommandé par l'USPSTF (ni par le CNGE).

  


5/ Endocrinologie

On avait déjà parlé de l'association iSGLT2+aGLP1. Voici une revue systématique d'études de cohortes étudiant cette combinaison sur des critères cardiovasculaires et de mortalité. Par rapport à une monothérapie, l'association des 2 traitements était associé à une réduction de mortalité globale (1,9% vs 3,8%), d'événements cardiovasculaire (3,3% vs 5,4%). L'efficacité était également retrouvée sur les infarctus, AVC, hospitalisations pour insuffisance cardiaque, et néphropathie. Cependant, ça reste des études de cohortes, et des essais randomisés confirmatoires de cette stratégie seraient bienvenus.


 

6/ Neurologie

Enfin, la HAS aborde la prise en charge pré-hospitalière de l'AVC. Du point de vue du généraliste, ces recos sont quand même très maigres: 1/ informer les patients à risque des symptômes d'AVC et leur expliquer la conduite à tenir en urgence (faire le 15 et noter l'heure des premiers symptômes, la thrombolyse étant indiquée dans les 4h30) 2/ en cas de contact avec un patient avec des symptômes évocateurs: transférer l'appel au 15 ou appeler le 15.

 

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 A la semaine prochaine !

@Dr_Agibus

 


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