description

Blog médical et geek de médecine générale :
« Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours. » (Louis Pasteur)

Menu déroulant

MENU

dimanche 5 novembre 2023

Dragi Webdo n°417 : dépistage BPCO, décision partagée CCR, otite séreuse, Paxlovid/post-covid, tai ji quan/cognition, antibiotiques/infection urinaire, Akropolis

 Bonjour ! Voici les actualités de la semaine, bonne lecture !


 1/ Pharmacovigilance

Suite à des signaux dans des essais randomisés, des auteurs ont voulu étudier si les analogues du GLP-1 réduisaient le risque de cancer de la prostate. Dans une étude de cohorte incluant 15 000 utilisateurs d'aGLP1 comparés à 20 000 patients sous insuline, le risque de cancer de la prostate n'était pas significativement diminué et on pourrait donc s'arrêter là. Mais les analyses de sous groupes chez les plus de 70 ans montrent une association moindre, notamment pour les Gleason >8. Bref, contrairement à la conclusion des auteurs, les preuves d'une association inverse entre aGLP-1 et cancer de la prostate restent très maigres.


2/ Pneumologie

L'étude française DISCO visait a étudié le dépistage de la BPCO en médecine générale et a comparé le taux de dépistage de BPCO selon 4 groupes: soins courants, questionnaire HAS/GOLD, coordinateur BPCO (le médecin pense à une BPCO et adresse au coordinateur qui gère le dépistage) ou questionnaire HAS/GOLD + coordinateur. Dans le groupe contrôle, les BPCO n'étaient pas évoquées, ce qui suggère qu'il est utile d'utiliser un questionnaire de dépistage, et c'est "logiquement" dans les groupes avec un coordinateur qu'il y a eu le plus de dépistages effectifs. Les points les plus intéressants de cette étude sont épidémiologiques : un recrutement de plus de 3000 patients en médecine générale, ayant conduit à 800 suspicions pour lesquels une spirométrie a été prescrite, soit 25% des patients vus en MG qui sont à risque de BPCO. Au total, 1 % de l'ensemble des patients avait une BPCO soit 3% des patients avec suspicion de BPCO ce qui est particulièrement faible. Enfin, 80% des patients BPCO dépistés étaient de GOLD1 (et 95% GOLD 1 ou 2) pour lesquels les traitements ont une efficacité minime. Bref, pour arriver à dépister des patients à risque de complication, il faut dépister beaucoup trop de patients (3000 patients adultes ->  800 suspicion de BPCO -> 24 BPCO ->  1 BPCO sévère; ça fait un beau "carré de White"!) . J'espère qu'on arrivera vite à valider le score GLORI-COPD pour mieux cibler les dépistages ! (et grand merci aux investigateurs pour leurs efforts de recrutement !)

Revenons sur le Paxlovid (Nirmatrelvir–Ritonavir). Dans ce qu'on appelle un essai simulé/émulé (emulated trial, on prend une cohorte et on compare les patients prospectivement après avoir ajusté sur les caractéristiques pour faire comme si on avait fait un essai randomisé), le Paxlovid n'a pas démontré qu'il réduisait la survenue de syndromes post-covid par rapport à l'absence de traitement, sauf pour la survenue de complications thrombo-emboliques (-0,29% d'incidence cumulée sur 180 jours).


3/ Gastro-entérologie

On l'avait vu à propos de la mammographie (ici et ) et du cancer de la prostate (ici). Voici un essai randomisé comparant une intervention d'information d'aide à la décision personnalisée sur le dépistage du cancer colo-rectal versus une information standardisée. Globalement, il n'y avait pas de différence sur les commandes de kits de dépistage, mais à 6 mois, il y avait moins de patients réalisant le test dans le groupe intervention que dans le groupe contrôle. De plus, il est à noter que dans le groupe intervention, les patients avec un bénéfice moindre réalisaient moins le test et ceux avec un bénéfice élevé réalisaient plus le test. L'utilisation du test était donc bien adaptée au risque et il n'est probablement pas justifié de donner la même information à tout le monde dans le cadre d'une approche centrée patient avec information claire et adaptée, recommandée de nos jours. 


4/ ORL

Passons à l'ORL avec 2 revues de la Cochrane concernant l'otite séreuse. La première évalue les antibiotiques dans cette situation et trouve un bénéfice à 3 mois sur la résolution de l'otite (NT=17), mais sans bénéfice démontré sur l'audition (5dB de différence). La deuxième porte sur l'adénoïdectomie dans l'OSM. Les auteurs ne retrouvent pas de bénéfice clair de l'adénoïdectomie +/- associée aux aérateurs transtympaniques versus traitement standard ou versus ATT seul. Le seul bénéfice retrouvé est dans l'analyse adénoïdectomie+ATT avec une amélioration du seuil auditif de 3dB.


5/ Neurologie

Un essai randomisé a comparé le stretching versus tai ji quan versus tai ji quan amélioré avec des activités cognitives, dans la prise en charge des troubles cognitifs légers. La version améliorée du tai ji quan améliorait le MoCA de 1,5 points par rapport à la version standard et de 2,8 points par rapport au stretching à 24 semaines (la différence minimale cliniquement pertinente étant de 1,22 points). Notons quand même que les patients avaient un MMSE moyen de 27 à l'inclusion et un MoCA à 25.3, donc "normal" pour la moitié des patients. Bref, les exercices cognitifs, ça maintient le potentiel cognitif.


6/ Infectiologie

Voici une étude que la sécu va aimer ! Cet essai randomisé du BMJ évaluait l'impact d'une information concernant les recommandations dans les infections urinaires + un feedback sur les prescriptions régionales et les résistances de façon trimestrielle. Les médecins du groupe intervention ont ainsi prescrit moins d'antibiotiques de 2ème ligne dans les infections urinaires non compliquées. Sinon, coté médical pur, on voit également que quand on prescrit mieux, il n'y a pas plus de complications que si on utilise des antibio "forts", et il y aurait même un moindre taux de récidives (12% vs 17%), peut être parce que l'on  induit moins de résistance....


 7/ Le jeu du mois: Akropolis 

"Akropolis" est un jeu familial, élu As d'or 2023, qui va nous amener à bâtir notre cité grecque, comme son nom le laisse sous-entendre. La mécanique est simple, et incite également à faire preuve de stratégie. On pioche une tuile qui comporte des quartiers de différente couleur et on gagne des points selon le nombre de quartier, leur position (s'ils ont été empilés sur d'autres tuiles, s'ils sont adjacents, ou s'ils sont en bordure de cité par exemple), et du nombre d'étoiles de la couleur correspondante dans la cité. Au final, c'est un bon jeu qui plaira aussi bien aux joueurs chevronnés qu'aux joueurs occasionnels !

 

Voilà, c'est terminé ! Vous pouvez toujours vous abonner sur FacebookTwitter et à la newsletter (mail) pour ne rater aucun billet. Pour cela, inscrivez votre adresse mail tout en haut à droite sur la page (sans oublier de confirmer l'inscription dans le mail provenant de "hi@follow.it" et intitulé "Veuillez confirmer votre abonnement à Médicalement Geek", qui vous sera envoyé et qui peut arriver dans vos spams)

A la semaine prochaine !

@Dr_Agibus (et @DrePétronille pour la relecture)

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire