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dimanche 18 décembre 2022

Dragi Webdo n°380 : diurétiques thiazidiques, asthme, traitements BPCO, Paxlovid, conjonctivites, eczema, vaccin HPV, diabète (recos ADA)

Bonjour, voici probablement le dernier Dragi Webdo de l'année, car c'est les vacances! On avait parlé du froid la semaine dernière, on continue avec un article mettant en évidence un excès de mortalité cardiovasculaire associée aux jours "les plus chauds et les plus froids", avec un sur-risque de 2 morts pour 1000 les jours chauds et 9 morts pour 1000 les jours froids (le froid semble donc plus dangereux que le chaud). Bonne lecture ! (même si on a perdu la finale...)

 

1/ Cardiologie

Le diurétique thiazidique de référence est la chlorthalidone, mais elle peu disponible et peu utilisée dans la majeure partie des pays. C'est donc souvent de l'hydrochlorthiazide que les patients reçoivent. Cette étude randomisée a comparé l'efficacité de ces 2 molécules (HCTZ 25-50mg et CTLD 12.5-25mg). Après environ 2 ans et demi de suivi, les auteurs ne mettent pas en évidence de différence de contrôle tensionnel, ni de survenue d'évènements cardiovasculaires. Seules les hypokaliémies étaient plus fréquentes dans le groupe CTLD. Dans le sous groupe avec coronaropathie, la CTLD était plus efficace que l'HCTZ sur le contrôle tensionnel,  à confirmer au cours d'une étude dédiée. 


2/ Pneumologie

Au sein de cette cohorte étaient étudiées la survenue d'un asthme dans l'enfance ainsi que son évolution. Les antécédents d'asthme dans la famille, d'allergie et d'allaitement inférieur à 3 mois étaient associé à la survenue d'un asthme au cours de l'étude. Le petit poids de naissance, le tabagisme maternel pendant la grossesse, les infections respiratoires sévères, les rhino-conjonctivites et l’eczéma étaient associées à un asthme débutant avant 13 ans. Voici l'incidence en fonction de l'âge:

Une étude de cohorte rétrospective a comparé l'efficacité et la tolérance de différentes associations de LAMA+LABA dans le traitement de la BPCO chez 45 000 patients. Les auteurs montrent que les associations umeclidinium /vilanterol (Anoro* en France) et Indacaterol / Glycopyrronium (Ultibro*) étaient associées à moins d'exacerbations de BPCO que l'association Tiotropium / Olodatérol (Spiolto*), avec un NNT d'environ 10 personnes.année. Enfin, les patients sous Indacaterol / Glycopyrronium semblaient avoir un risque d'évènements cardiovasculaire inférieur à ceux sous Tiotropium / Olodatérol. 

 

3/ Infectiologie

Une étude de cohorte incluait plus de 40 000 patients majoritairement âgés de 50 à 79 ans (90%) et ayant reçu une vaccination anti-covid et un booster ( 65%). Les patients ayant reçu un traitement par nirmatrelvir+ritonavir pour Covid durant la vague Omicron avaient un risque inférieur d'hospitalisation et de décès que ceux n'en ayant pas reçu (NNT=245 patients). Il y avait également un risque plus faible d'hospitalisations et de décès lorsqu'ils étaient analysés séparément. Il est dommage qu'un essai randomisé récent ne soit pas réalisé pour confirmer cette efficacité potentielle.

Selon un article de la Cochrane basé sur une seule étude des années 1960, la vaccination anti-adénovirus prévenant le rhume ne fonctionne pas pour réduire l'incidence du rhume même s'il n'y avait pas d'effets indésirables notables. La recherche de la rhinopharyngite ne semble pas être très porteuse. 

Un article du JAMA  revient sur la conjonctivite infectieuse. Les auteurs retrouvent que les conjonctivites bactériennes sont plus fréquentes que les conjonctivites virales chez l'enfant (71% vs 16%) mais pas chez l'adulte (16% vs 78%). La présence d'une pharyngite, d'adénopathies prétragiennes, un contage et un écoulement clair étaient en faveur d'une conjonctivite virale (LR+ supérieur à 4 en moyenne). Un écoulement purulent, des papules conjonctivales et une otite moyenne aigue associée sont en faveur d'une conjonctivite bactérienne (LR+ supérieurs à 2 environ).


4 / Dermatologie

Pour évaluer le contrôle de la dermatite atopique, des auteurs recommandent l'utilisation de questionnaires validés tels que le RECAP et le ADTC. Ce dernier étant en accès libre, il semble plus facile à utiliser: un score supérieur à  7 ou une majoration de 5 points par rapport au précédent test indique un mauvais contrôle de l’eczéma. Pour évaluer le prurit, une échelle numérique semble suffisante, en évaluant le prurit sur 24h et sur 1 semaine. Ces 2 versants (contrôle et prurit) sont nécessaires pour évaluer la maladie.

5/ Gynécologie

Le BMJ a publié une synthèse concernant la vaccination anti-HPV. Il est intéressant de voir que dans les pays développés, les cancers liés à l'HPV sont à 65% des cancer du col utérin, 13% de l'oropharynx, 10% de l'anus, 9% de la vulve et du vagin et  3% du pénis. La vaccination anti-HPV a une efficacité dans les essais randomisés de 95% environ sur les lésions CIN2+. Dans les études de cohorte, l'efficacité varie entre 50 et 100%. Enfin, des données épidémiologiques sont en faveur d'une réduction des cancers du col invasifs d'après les données australiennes  notamment. On en avait parlé ici et , mais il n'y a pas un mot dans l'article du BMJ sur les effets indésirables du vaccin (mais on en avait aussi parlé ici, et )


6/ Diabétologie

Les recommandations 2023 de la société américaine du diabète ont été publiées. Elles sont logiquement concordantes avec celles de l'ADA/EASD de septembre 2022. Les cibles glycémiques sont toujours fixées à  7% avec les mêmes références de très faible niveau de preuve (car la comparaison principale est 7% vs 9% et le risque de microangiopathie). Concernant l'HTA et les statines, ils recommandent de traiter selon les recommandations américaines de cardiologie : < 130/80mmHg et LDLc < 0.7g/l, sur un niveau de preuve tout aussi faible. Sur le plan des molécules, la metformine garde une place importante, mais n'est pas le traitement de 1ère intention à introduire chez tous les patients. Les inhibiteurs de SGLT2 et analogues de GLP1 étant parfois recommandés en 1ère intention comme dans les recos de l'ADA/EASD.

Dans un article de Diabetes Care, la prescription d'inhibiteurs de SGLT2 (notamment dapagliflozine puis empagliflozine) chez les patients diabétiques semblait être associée à moins de risque de démence par rapport à ceux sous inhibiteurs de DPP-4 (réduction absolue de  14 pour 1000 patients.année).

 

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@Dr_Agibus et @DrePetronille

 

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