description

Blog médical et geek de médecine générale :
« Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours. » (Louis Pasteur)

Menu déroulant

MENU

dimanche 15 mai 2022

Dragi Webdo n°356: BPCO (recos US), Covid/PIMS, automesures tensionnelles, asthme/dexaméthasone, probiotiques, IVG, cancer prostate, dépression/bithérapie

Bonjour !! Merci énormément à toutes et tous pour les messages de soutien et les dons que vous avez faits !!! (La cagnotte est toujours active ici et sur le côté de la page pour ceux qui souhaiteraient). 

Voici sans plus attendre, les actualités de la semaine, bonne lecture !


1/ Covid-19

Le Lancet a pu estimer le risque de PIMS en fonction du statut vaccinal chez les enfants et adolescents. Les auteurs ont retrouvé que ce risque chez les non vaccinés était d'environ 1 pour 4000 infectés et 1 pour 9900 chez les vaccinés (notons tout de même que les 5-11 ans chez qui survenaient la majorité des PIMS n'étaient pas une population éligible à la vaccination, donc les comparaisons sont à prendre avec précaution)


2/ Cardiologie

D'après cet article du BJGP, les automesures (AMT) sont une bonne alternative à la MAPA en médecine générale. Ses principaux inconvénients sont le coût personnel de l'appareil, les mesures qui doivent correctement être rapportées par le patient, l'adhésion du patient, une précision un peu moindre que la MAPA, na nécessité de  recalibrer l'appareil (notamment tous les 5 ans). L'objectif est de 135/85mmHg (145/85 est acceptable chez les plus de 80 ans). Au-delà de 170/115mmHg,  un contact médical rapide est souhaitable. Enfin, si le médecin ne peut demander de les avoir qu'une fois par an, il est conseillé au patient de les réaliser un peu plus fréquemment (à adapter au patient.)


3/ Gastro-entérologie

Voici un article qui tente de montrer l'efficacité des probiotiques dans le syndrome de l'intestin irritable. Dans une étude non aveugle monobras, le traitement par Bifidobacterium longum a permis une amélioration des symptômes chez  57% des patients. Bon rappelons que, comme l'indiquent les synthèses du JAMA et du Lancet, leur efficacité est mineure avec un effet placebo important et qu'ils peuvent parfois être responsables d'infections sévères.

 

4/ Pneumologie

L'USPSTF a publié de nouvelles recos, et ne recommande pas le dépistage de la BPCO chez les patients asymptomatiques. En effet, il n'est pas démontré que ce dépistage améliore les critères cliniques. De plus les études concernant l'âge pulmonaire n'ont pas clairement démontré qu'informer le patient de l'âge de ses poumons améliorait le sevrage tabagique. Le problème reste d'être certain que les patients soient asymptomatiques, les symptômes passant souvent inaperçus "une ou deux bronchites, l'hiver, c'est normal non?" Mais des études sont en cours pour améliorer le dépistage dans des populations ciblées.

Un article aborde l'ensemble des infections respiratoires virales. On y voit les traitements symptomatiques comme traitements récurrents. Concernant la grippe, les auteurs rappellent que les inhibiteurs de neuraminidase réduisent la durée de la maladie mais pas la mortalité et que les vaccins ont une efficacité moyenne de 59% sur la survenue d'une grippe.


Le traitement par corticoïdes dans la crise d'asthme est recommandé pendant 3-5 jours d'après les recos, en privilégiant la prednisone et prednisolone qui sont les moins cortico-frénatrices. Cette étude menée aux Etats-Unis a comparée 0,6mg/kg de Dexamethasone en dose unique par rapport à un traitement de 2 jours chez les enfants et adolescents avec crise d'asthme légère à modérée (pediatric asthma score < 12). Il n'y a pas eu de différence entre les groupes, ni dans les sous-groupes d'asthme léger et modéré. Il serait intéressant de discuter de ce traitement "monodose" chez des patients pour lesquels l'observance pourrait être difficile.
 

5/ Gynécologie

Alors que le Lancet s'alarme sur les droits des femmes pour l'accès à l'IVG et les risques pour la santé au point d'en faire la une de son dernier numéro, cet article du JAMA a étudié une cohorte rétrospective de patientes ayant réalisé une IVG médicamenteuses réalisées sans échographie ni examen pelvien, avec délivrance de médicaments en présentiel ou envoyés par la poste (tolérance accordée en raison de la pandémie Covid par la FDA, on est donc loin des comprimés mangés en face à face!). Le taux d'efficacité des IVG était de 95% avec 0,54% d'effets indésirables graves (transfusion, hospitalisation, chirurgie pour GEU. 0,4% des patientes ont été identifiées comme dépassant le terme de 70j normalement recommandé pour les IVG médicamenteuses. Tout cela a de quoi rassurer, mais l'accès à l'échographie permet d'éviter les soucis de grossesse ectopique ou de grossesse trop avancée (il y avait tout de même une grossesse de 33 SA non diagnostiquée par l'interrogatoire dans la cohorte !).

 

6/ Urologie

A propos du cancer de la prostate, cet article rapporte que 30% des cancers de la prostate découverts après 50 ans sont du surdiagnostic et 60% après 80 ans, ce qui contribue au fait que le dépistage systématique n'est pas recommandé en France ni ailleurs. Les lésions Gleason 2-5 ne sont plus considérées comme des cancers depuis 2005. Compte tenu du risque de mortalité inférieur à 1% des cancers Gleason 6, les auteurs sont en faveur de ne plus considérer ces lésions comme des cancers et qu'elles ne nécessitent plus de traitement radical. À suivre.


7/ Psychiatrie

Nous avions décrit ici que les bithérapies d'antidépresseurs n'apportaient pas de bénéfice supplémentaire par rapport à une monothérapie. Cette revue systématique s'est intéressée aux différentes associations d'antidépresseurs et il semblerait que l'association d'un inhibiteur de recapture de monoamine (c'est à dire un IRS, un IRSNA ou un tricyclique) associé à un antagoniste des récepteurs alpha2 (c'est à dire la miansérine et la mirtazapine) soit plus efficace qu'une monothérapie en augmentant le taux de rémission et de réponse sans augmentation des sorties d'études dues au traitement. Il y aurait également un effet sur l'amélioration des symptômes dans le sous groupe des non répondeurs à une monothérapie. Donc, ce pourrait être une option, mais probablement pas sans recourir à l'avis d'un psychiatre.

 

Voilà, pensez à vous abonner sur  FacebookTwitter et à la newsletter (mail) pour ne rater aucun billet. Pour cela, inscrivez votre adresse mail e-mail tout en haut à droite sur la page (sans oublier de confirmer l'inscription dans le mail intitulé "FeedBurner Email Subscriptions", qui vous sera envoyé et qui peut arriver dans vos spams)

À la semaine prochaine,

@Dr_Agibus et @DrePetronille

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire