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Blog médical et geek de médecine générale :
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dimanche 5 décembre 2021

Dragi Webdo n°335 : Covid (vaccins, protection), empagliflozine, infection urinaire, grossesse/tabac, contraception, gut feeling, infectio/James Bond, Galèrapagos

Bonjour! Pour ceux qui ont raté le congrès du #CNGE2021, vous pouvez aller retrouver les LiveTweets des sessions par ici. Voici les actualités de la semaine, bonne lecture !


1/ Covid

Le BMJ a publié une infographie interactive très intéressante sur l'efficacité des mesures de protection pour limiter la transmission du Covid. Vous pouvez faire varier le port de masque, les activités (parler, manger, crier, tousser...), le lieu (intérieur ventilé ou non, extérieur...) pour visualiser le risque de transmission du virus.


Il y a quelques mois s'était tenu le concert test d'Indochine à l'AccorHotels Arena. Les 6000 participants âgés de 18 à 45 ans sans facteur de risque cardiovasculaire devaient faire un test antigénique dans les 3 jours précédent l'évènement. Ils ont été randomisés en 2 groupes: participation au concert et pas de participation au concert. Sept jours après le concert, 0,2% des participants au concert avaient une PCR positive versus 0,15% du groupe contrôle, ce qui a rempli les critères de non infériorité. Cela a permis de conclure qu'il n'y avait pas de surrisque à réaliser des concerts dans ces conditions (mais l'incidence de Covid était plus faible qu'actuellement). 

Une étude publiée dans le JAMA Respir Med a étudié le risque d'hospitalisation pour covid chez les enfants asthmatiques de 5 à 17 ans. 60 000 enfants asthmatiques ont été étudiés : 0,1% ont été hospitalisés versus 0,05% chez les non asthmatiques. Les patients ayant un asthme bien contrôlé avait un léger sur-risque d'hospitalisation par rapport aux non asthmatique (RR= 1,36). Ceux avec un asthme mal contrôlé ayant eu des corticoïdes oraux au moins 2 fois dans l'année ou une hospitalisation dans l'année avait un risque d'hospitalisation pour Covid (respectivement RR= 3,5 et RR= 6,4).

La HAS recommande la vaccination des enfants de 5 à 11 ans s'ils ont une ou plusieurs comorbidités, ou qu'ils vivent avec des personnes ayant des comorbidités ou ne pouvant pas être vaccinées.

Deux cent mille vétérans américains vaccinés par le vaccin Comirnaty et autant vaccinés par le vaccin Moderna ont été comparés pour étudier l'efficacité entre les 2 vaccins. Il y avait une incidence de Covid-19 respective de 5,8 pour 100 000 et 4,5 pour 100 000 vaccinés, soit un risque de Covid augmenté de 40% avec le Comirnaty. Le risque d'hospitalisation était augmenté 70% (0,36 vs 0,28 pour 1000), mais pas de mortalité.


2/ Cardiovasculaire

Voici une nouvelle analyse de l'étude EMPEROR-Reduce comparant l'empagliflozine dans l'insuffisance cardiaque à FE altérée (on en avait parlé ici). Les auteurs retrouvent dans ces analyses de sous groupes que l'empagliflozine 10mg réduisait les évènements cardiovasculaires quel que soit la dose associée d'IEC, d'ARA2, de spironolactone ou de bêta-bloquant. De même le bénéfice était également présent lorsque l'empagliflozine était ajoutée à une trithérapie bloqueur du SRA, bêta-bloquant et spironolactone. C'est donc en faveur d'un traitement systématique par empagliflozine en cas d'IC à FE altérée, comme proposé dans les recos, mais rappelons que cette étude était financée par l'industrie.

 

3/ Infectiologie

J'avais raté cette étude du JAMA comparant un traitement 7 jours versus le standard de 14 jours dans les infections urinaires masculines peu symptomatiques (non fébriles en ambulatoire). Les antibiotiques utilisés étaient la ciprofloxacine ou le cotrimoxazole selon les préférences du clinicien. Il y avait 43% d'E. coli. Les symptômes évalués à 14 et 28 jours étaient présents chez 10% des patients dans les 2 groupes, ce qui a permis d'établir la non infériorité du traitement de 7 jours par rapport à 14 jours. Par ailleurs, il y avait sensiblement moins d'effets indésirables dans le groupe traité 7 jours (21% des patients vs 24%).

Une étude s'est intéressée aux risques pris par James Bond au cours de ses missions. Entre les risques de dengue, de chikungunya, d'encéphalite japonaise, de paludisme alors qu'on ne le voit pas prendre de prophylaxie et d'IST (au travers de ses 59 liaisons, 2,4/film en moyenne), le héros s'avère extrêmement chanceux. Cependant, compte tenu des risques démesurés qu'il prend et de l'hygiène alimentaire précaire qu'il peut y avoir au cours de certaines missions, les auteurs suspectent que ses prises de risques inconscientes peuvent être liées à une toxoplasmose. L'objectif de l'article est en fait de reprendre de façon originale les risques infectieux et les mesures de prévention nécessaires pour les voyageurs


4/ Gynécologie

L'ANSM a publié des fiches concernant l'implant contraceptif à l'Etonogestrel (Nexplanon*). La "fiche professionnel" reprend la technique de pose, le matériel nécessaire, le site d'insertion (3cm sous le sillon et pas dans le sillon), ainsi que des radiographies "exemple" pour repérer un implant qui ne serait plus palpable.

Un article publié dans le BMJ a étudié l'efficacité des incitations financière dans l'arrêt du tabac pour les femmes enceintes dans un essai randomisé. Toutes les femmes recevaient 20€, puis celles du groupe intervention, en cas d'abstinence, des sommes de montant croissant à chacune des 6 visites selon leur statut tabagique (soit jusqu'à 500€ maximum). L'abstinence était supérieure dans le groupe intervention (16% vs 7%, RR= 2,45). Dans le groupe intervention, il y avait aussi 7% de moins de complications néonatales.

Une étude européenne (mais pas en France !) a exploré les occasions manquées de mieux conseiller les patientes à propos de leur contraception à travers un protocole proposant une discussion des MG, SF et gynécos avec une patiente simulée (3 types de motif caché avec souhait de changement de contraception: X: problème d'observance, Y: céphalées, Z: ne veut pas d'hormones, patiente proactive). A l'issue de cette discussion, on voyait la prescription proposée par le soignant. Ensuite on donnait le dossier complet, incluant le motif caché au soignant, pour voir si sa prescription changeait. Les motifs cachés X et Y étaient peu retrouvés lors de la consultation simulée avec peu de changement de contraception, mais les prescriptions des soignants changeaient après obtention de tous les éléments alors que pour la patiente Z, proactive, une contraception plus adaptée à ses besoins/désirs était plus proposée. Il nous reste du chemin à faire pour améliorer le conseil autour du "simple renouvellement" de contraception. 


5/ Pratique médicale

Cette étude qualitative publiée dans le BJGP a étudié le versant "patient" du gut feeling du médecin. De manière assez intéressante, les patients considèrent le gut feeling comme une composante à part entière de la relation médecin-patient et pensent qu'il est fondé sur les connaissances du médecin, et donc plutôt fiables et qu'il s'inscrit bien dans la problématique des soins de premier recours, avec des symptômes parfois flous ou hors du cadre. Il serait intéressant d'évaluer dans nos pratiques le nombre de fois où on a recours à notre intuition et de voir si celle-ci était pertinente a posteriori. Ils ont aussi rapporté leur propre expérience du Gut feeling, qui les a parfois amenés à consulter, sans forcément oser parler de ce sentiment intense que quelque chose n'allait pas à leur médecin. 

Cette étude française a montré que former des MG aux stratégies communicationnelles pouvant aider à discuter d'éjaculation précoce entraine un plus grand dépistage de ce trouble chez les hommes de 18 à 80 ans consultant pour raison psychologique, urogénitale ou sexuelle (42% vs 4,9% dans le groupe "soins classiques"!). 

 

6/ Jeu du mois:  Galèrapagos

Après un jeu expert le mois dernier, voici un jeu familial: Galèrapagos ! Le jeu est simple, il suffit de survivre sur une ile déserte, en récoltant de la nourriture, de l'eau et en construisant un radeau pour chacun des survivants. Cependant, ça se complique quand il n'y a plus assez de nourriture ni d'eau, car cela va arriver. Il y aura alors un vote qui exclura immédiatement un des survivants qui ne mangera pas et quittera donc la partie. Il faudra prévoir quelques pistolets, munitions ou autre outil permettant d'échapper au vote des survivant ou au moins orienter ce vote pour que vous passiez la journée. C'est très sympa, ça négocie, on s'embrouille amicalement aussi. Enfin, un des points forts du jeu et qu'on peut y jouer à 12 joueurs !!!




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A la semaine prochaine !

@Dr_Agibus et @DrePetronille

5 commentaires:

  1. Merci pour le billet, comme d'habitude excellent.

    Le lien vers l'article sur James Bond est incorrect: il renvoie vers l'article sur les les IU chez l'homme. Le lien correct est celui ci: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34662727/

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  2. Bizarre, le simu du bmj dit que si on met un masque chirurgical alors les yeux sont protégés...

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  3. Dans l'iu masculine, je me demande tjrs si en cas d'effet secondaire on ne on pourrait pas se voir reprocher d'avoir utilisé la cipro alors qu'il existe une alternative moins risquée (c3g) bien que ce soit dans le protocole.

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    1. Le niveau de preuve des recos est pas super bon souvent. Mais si les 2 molécules sont placées au même niveau, le patient peut décider s'il veut l'IM ou a voie orale ;)

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