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dimanche 1 janvier 2017

Dragi Webdo n°121: durée traitement OMA, Lyme et azithromycine, antalgie pendant les vaccins

Bonne année 2017! Les vacances sont finies et c'est parti pour une année qui sera, on l'espère (comme à chaque fois), meilleure que la précédente. Ces deux dernières semaines, les actualités médicales n'ont pas été très intenses, et ce n'est pas plus mal.  Bonne lecture!


1/ Pharmacovigilance

Ça y est, enfin, l'olmesartan est déremboursé à partir du 2 janvier 2017!


2/ Pédiatrie

Une question que je me suis souvent posée: quelle antalgie choisir pour les vaccins chez les nourrissons? Une étude canadienne a randomisé les antalgies proposées pour les enfants de moins de 12 mois : placebo, éducation parentale par vidéo sur comment réassurer l'enfant, la vidéo associé à une administration orale de sucre, et la vidéo associé au sucre et à de la lidocaine locale. Les auteurs retrouvent que, quelque soit l'âge, la plupart des antalgies sont sans effet. Le groupe vidéo + sucre+ lidocaine avait légèrement moins de douleur que les autres (-0,4/10 ....) au prix d'effets indésirable légèrement supérieur (pâleur chez les enfants de 2 mois). Bref, les auteurs concluent que la lidocaïne est efficace, alors qu'ils disent dans les méthodes qu'une différence de 0,6 est nécessaire pour que la différence soit cliniquement pertinente.

Les traitements de l'otite moyenne aigue sont loin d'être standardisés. Un essai contrôlé randomisé américain a comparé le traitement recommandé (là bas) de 10 jours d'amoxicilline avec acide clavulanique versus 5 jours chez les enfants de moins de 2 ans. Les auteurs retrouvent plus d'échec de traitement dans le groupe 5 jours ( 34% vs 16%), sans qu'il y ait d'augmentation du nombre de bactéries résistantes chez les enfants traités 10 jours. Par ailleurs, les échecs étaient plus fréquents en cas d'otite bilatérale. Cependant, l'article ne parle pas d'éventuelles complications liées à un traitement trop court. Avec les mêmes données, on aurait donc également pu conclure qu'il y a un peu plus d'échec clinique à 2 semaines mais sans conséquences graves. En France, avant 2 ans, 8 jours de traitements sont recommandés, dommage que cette durée n'ait pas été étudiée!


3/ Infectiologie

La maladie de Lyme est toujours à la mode, alors face aux patient demandeur d'un traitement juste après une piqure de tique, cet article pourrait vous aider. En effet, le Lancet infectious disease a mené un essai contrôle randomisé: Azithromycine topique 10%  2 fois par jour pendant 2 jours versus placebo local à appliquer dans les 72h suivant une piqure de tique. Après cette introduction alléchante, voici les résultats: aucun effet! Pas de différence de survenue d'erythème migrans ou de séroconversion à 8 semaines. Les auteurs ont quand même fait une "réanalyse ITT" où ils trouvent que l'azithromycine pourrait réduire de 8% le risque d'erythème migrans à 30 jours. Bref, comme quoi les études "négatives" peuvent être publiées!


Bonne digestion après ces semaines de repas copieux répétés, et à bientôt!

@Dr_Agibus



3 commentaires:

  1. Juste une réflexion en ce début d'année 2017.

    Se penche-t-on sur les effets "perturbateurs" de l'antibiothérapie sur le microbiote?
    Quand par exemple, on met en évidence une relation entre le mcribiote et l'obésité, s'interroge-t-on; et quand je dis "on", les médecins s'interrogent ils quand ils prescrivent des antiobiotiques chez un enfant sur le retentissemnt de ce traitement sur "l'écologie" de l'organisme?

    C'est juste une réflexion de ma part car je trouve que peu de mes confrères s'intérrogent vraiment sur leurs prescriptions.
    Mais peut-être, je me trompe, peut-être qu'ils s'intérrogent beaucoup mais que le résultat de leurs réflexions n'est pas perçu.

    Bonne année 2017

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    1. Bonsoir, merci pour cette réflexion. Un certain nombre d'études ont été menées là dessus avec des altérations du microbiotes prouvées. Cependant, la supplémentation en probiotiques et autres biotes n'a jamais réussi a montrer un intérêt. Les conséquences de ces modifications sont, de ce qu'il me semblait, plus que minimes pour des antibiothérapies "relativement courtes classiques". Pour les antibiothérapies longues (Lyme chronique, infections répétées, infections ostéo-articulaires...) , il y a certainement des altérations plus marquées avec des conséquences que je ne connais pas. Alors si quelqu'un a déjà de la biblio là dessus, partagez la! Merci!

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  2. Je suis pas sûr que l'on ait étudié l'effet des antibiothérapies de courte durée mais répétitives sur la "santé".

    J'ai souvenir d'une étude qui montrait que les enfants élevés à la ferme souffraient statistiquement moins d'asthme que ceux élevés en milieu urbain.
    La raison évoquée était un environnement microbien sans commune mesure en milieu rural par rapport au milieu urbain.
    Partant de cette possible raison, je m'interroge sur l'effet à long terme d'antibiothérapies courtes et répétitives qui sont devenues très fréquentes chez les enfants et cela dès leur plus jeune âge.

    Il n'y a pas de réponse comme vous l'évoquez, mais cette absence de réponses scientifiquement prouvées,n'empêche pas de réfléchir et de s'interroger quand on découvre chaque jour l'importance le plus souvent insoupçonnée du microbiote.
    Donc tout ce qui est néfaste pour le microbiote peut logiquement entraîner des conséquences délétères aujourd'hui insoupçonnées?
    Je pense personnellement qu'il n'est pas déraisonnable de le penser.

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