description

Blog médical et geek de médecine générale :
« Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours. » (Louis Pasteur)

Menu déroulant

MENU

dimanche 22 décembre 2019

Dragi Webdo n°251 : diabète (recos ADA/EASD), e-cigarette, ECG/mort subite, vaccin HPV (HAS), coxarthrose, dysménorrhées, métrorragies, voitures

Bonjour ! J'espère que vous allez pouvoir profiter de vos vacances, mais d'abord, voici un dernier Dragi Webdo avant les miennes (et le prochain sera donc en 2020!). Bonne lecture à tous!


1/ Pharmacovigilance

Concernant les analogues du GLP-1, une étude du Lancet Diabetology basée sur la Vigibase  retrouve qu'il y a un sur-risque de réactions anaphylactiques avec les analogues du GLP-1 basée sur l'exendine (exenatide et lixisenatide) par rapport aux analogues humains (liraglutide, semaglutide, dulaglutide, albiglutide). Ça tombe bien, puis que le liraglutide et le semaglutide sont les seuls à avoir diminué la mortalité globale.

Continuons avec l'e-cigarette. En effet, un article du NEJM s'est intéressé aux Evali (c'est pas un Pokémon, ça veut dire E-cigarette, or Vaping, product use–Associated Lung Injury, donc les atteintes pulmonaires liées aux e-cigarettes et au vapotage). En effet, il y a eu une augmentation des passages aux urgences pour Evali depuis début 2018, avec un pic l'été dernier, pouvant correspondre à l'annonce de risques par le CDC américain. Une autre étude retrouve un risque de développer une maladie respiratoire augmenté de 30 % chez les utilisateurs et anciens utilisateurs d'e-cigarette. Ce risque est cependant multiplié par 2,5 avec le tabac. Notons également que les utilisateurs d'e-cigarette et fumeurs actifs avaient, quant à eux, un risque multiplié par 3,3. C'est donc en faveur d'un risque moindre chez les vapoteurs exclusifs par rapport aux fumeurs pouvant encourager l'e-cigarette comme moyen de sevrage, mais l'utilisation de l'e-cigarette concomitante du tabac doit être limitée à une période de sevrage limitée puis l'e-cigarette devrait également être arrêtée compte tenu d'un sur-risque pouvant persister.


2/ Cardiovasculaire

Une étude s'est intéressée aux signes ECG pouvant estimer le risque de mort-subite (ça peut donc intéresser pour les ECG des jeunes sportifs, même si dans cette étude il fallait être âgé de plus de 30 ans et ils ont été suivis pendant 25 ans en moyenne). Donc, les auteurs ont retrouvé que le risque de mort subite cardiaque à 10 ans était plus élevé chez les patients ayant 3 des caractéristiques suivantes:
- fréquence > 80 /min
- PR > 220 ms
- QRS > 110 ms
- une hypertrophie ventriculaire (définie par Index de Sokolow-Lyon, même s'il n'est pas top)
- une onde T  négative
En fait, chacun de ces signes était déjà associé individuellement à une augmentation du risque, mais avoir 3 caractéristiques augmente la pertinence de ce score (Et en plus, c'est aussi associé à une augmentation de la mortalité par autre chose que mort subite...)


3/ Infectiologie

La HAS s'est prononcée en faveur d'une généralisation de la vaccination anti-HPV aux garçons, de la même façon qu'aux filles: de 11 à 14 ans avec un rattrapage jusqu'à 19 ans. L'objectif est de limiter la transmission du virus.


4/ Rhumatologie

Un article du JAMA s'est intéressé au diagnostic de coxarthrose, et l'important, c'est l'examen clinique.  L'article remontre donc les amplitudes normales de la hanche pour bien savoir l'évaluer.

- Une douleur médiane de la cuisse, des douleurs postérieures lors de flexions (squats), une douleur de l'aine à l'abduction ou à l'adduction, une diminution des amplitudes passives et une faiblesse des abducteurs ont un rapport de vraisemblance positif supérieur à 4. 
- Les signes en faveur d'une arthrose sévère sont la présence d'au moins 4 ou 5 signes suivants: l'âge > 60 ans, douleur des ligaments inguinaux, diminution de l'adduction, diminution de la rotation interne, diminution de la rotation externe, limitation des amplitudes passives,  et faiblesse des abducteurs.
Ainsi, d'après l'algorithme proposé, la radiographie n'est nécessaire qu'en cas d'argument pour une arthrose sévère pouvant nécessiter un traitement chirurgical. Sinon, le traitement antalgique et la kiné suffisent.

5/ Gynécologie

Le JAMA toujours, parle du diagnostic et de la prise en charge de des dysménorrhées primaires, à savoir des dysménorrhées sans pathologie pelvienne, par opposition aux dysménorrhées secondaires comme les fibromes, l'adénomyose et endométriose, les malformations... Ainsi, les auteurs optent pour une approche pragmatique, avec, en l'absence de signe évident de cause secondaire, l'introduction d'un traitement par ibuprofène pendant 3 jours (dose maximale 2400mg/j). Une autre option consiste à la mise en place d'une contraception, soit une contraception oestro-progestative cyclique ou continue, soit des progestatifs seuls. Ils recommandent d'y associer des traitements non pharmacologiques comme l'activité physique. Si le traitement est efficace, une dysménorrhée primaire est probable, mais en cas d'échec, les auteurs recommandent de rechercher une cause secondaire, avec un avis spécialisé, un examen pelvien et une échographie (de préférence endo-vaginale).

Un autre article consiste dans la prise en charge des ménorragies sévères reprenant les recommandations britanniques du NICE. Les auteurs recommandent donc une NFS-plaquettes et une recherche de troubles de coagulation, mais indiquent clairement qu'il n'est pas nécessaire de doser d'emblée la ferritinémie, la TSH ou d'autres hormones. L'échographie pelvienne n'est pas systématique. Le traitement doit viser à améliorer la qualité de vie plutôt que de ce concentrer sur les pertes sanguines. Un DIU au levonorgestrel est le traitement de 1ère intention proposé (si fibromes < 3cm sans déformation de la cavité utérine). Si le DIU n'est pas souhaité, on peut discuter de l'acide tranexamique, des AINS, une pilule oestro-progestative ou des progestatifs seuls.


6/ Diabétologie

Après l'avis de la SFD de la semaine dernière, l'ADA et l'EASD ont mis à jour leurs recommandations 2018 avec les nouvelles données dans un article de Diabetologia. En accord avec les études concernant les analogues du GLP-1 et les sGLT-2, les sociétés savantes recommandent l'utilisation de ces molécules indépendamment de l'HbA1C chez certains patients:
- analogues du GLP-1 si: maladie cardiovacsculaire établie ou en prévention primaire si plus de 55 ans avec sténose coronaire, carotidienne ou artérielle des membres inférieurs > 50%, hypertrophie ventricualire gauche, DFG < 60 ou albuminurie.
- inhitibeurs de SLGT-2 si: insuffisance cardiaque, insuffisance rénale modérée ou microalbuminurie, que ce soit en prévention primaire ou secondaire.


Enfin, pour rappeler que les médicament c'est bien, mais que les règles hygiéno-diététiques, c'est mieux, voici un article revenant sur leur efficacité. En effet, cette méta-analyse retrouve que les RHD permettent une diminution de 56% de la mortalité globale chez les patients diabétiques, de 49% de la mortalité cardiovasculaire et de 31% de la mortalité par cancer. (Pour mémoire, l'empagliflozine et le liraglutide, c'est environ 15% de réduction de mortalité globale).


Voilà, et bien évidemment, pour conclure: voici un BMJ de Noël, étudiant la conduite des médecins ayant eu des contraventions pour excès de vitesse. On voit très clairement que les généralistes et les pédiatres dépassent peu les limitations, contrairement aux orthopédistes, internistes, psychiatres et cardiologues, ces derniers ayant le plus de contraventions dans des voitures de luxe! Bonnes vacances à tous! Pour ne pas rater la reprise des Dragi Webdo dans 3 semaines, n'oubliez pas de vous abonner sur Facebook, Twitter ou à la newsletter par mail ou les 3! (il faut inscrire votre e-mail tout en haut à droite sur la page, sans oublier de confirmer l'inscription dans le mail, dont l'objet ressemble à un nom de spam, qui vous sera envoyé.)

Bonnes fêtes et à l'année prochaine!

@Dr_Agibus



dimanche 15 décembre 2019

Dragi Webdo n°250 : Recos diabète (SFDiabéto), anévrisme aorte abdo (recos US), dépistage dysthyroïdie (reco canada), HTA sujet noir, ondanstron, oseltamivir

Bonjour ! Ça fait longtemps que je ne vous ai pas remercié pour votre fidélité et tout! Vous êtes maintenant plus de 1000 à recevoir mes billets par mail: MERCI!!! et bonne lecture!


1/ Pharmacovigilance

On commence par l'ANSM qui revient sur le risque de malformation faciale suite à l'utilisation d'ondansetron (Zophren*) au 1er trimestre de grossesse. Ainsi l'agence redit de ne pas l'utiliser à ce moment dans le cadre des chimiothérapies et en post-opératoire car, je vous rappelle que ce traitement n'a pas l'AMM juste pour "vomissement gravidiques", n'est ce pas? On pourrait aussi discuter de la balance bénéfice risque du traitement hors AMM au 1er trimestre chez une patiente ayant des vomissements incoercible pouvant se compliquer de troubles ioniques, sachant le risque de malformation est de 3 pour  10 000 femmes exposées... (voilà, si vous voulez faire de la décision partagée avec la patiente)

Un article du JAMA internal medicine a évalué le risque des injections de gadolinium lors des IRM chez les patients avec insuffisance rénale sévère. Les auteurs retrouvent un risque de fibrose systémique néphrogénique d'environ 0,07%, ce qui ne justifie pas donc pas d'éviter l'injection de ce produit de contraste.


2/ Cardiovasculaire

J'étais passé à coté cet été, mais une étude s'est intéressée au traitement anti-hypertenseur chez les sujets noirs. Cet essai contrôlé randomisé retrouve un meilleur pouvoir anti-hypertenseur d'un traitement par amlodipine+hydrochlorothiazide ou amlodipine+perindopril par rapport à un traitement par hyrochlorothiazide+perindopril (bien que ce dernier soit moins pourvoyeur d'effets indésirables). Compte tenu du risque d'angio-oedeme augmenté avec les IEC chez ces patients, il semble donc préférable de commencer par amlodipine+HCTZ si une bithérapie est souhaitée (en l'absence de diabète ou de néphropathie)

Il y a quelques années, je parlais du dépistage de l'anévrisme de l'aorte abdominale dont le bénéfice  en population générale après 65 ans était faible (ancienne reco américaine), et de l'avis de la HAS recommandant un dépistage aux patients de plus de 55 ans avec un antécédent familial d'AAA ou de plus de 65 ans avec tabagisme chronique ancien ou actif. Ce mois ci, l'USPSTF (HAS américaine) a publié des recommandations sur le sujet en s'alignant sur la HAS, et recommande un dépistage systématique chez les hommes de plus de 65 ans uniquement s'ils ont un tabagisme ancien ou actif, et pas chez les femmes pour qui le bénéfice est incertain et les risques connus (notamment en l'absence de notion de tabagisme). Se concentrer sur ce dépistage chez les hommes permettrait peut être de le rendre plus performant.


3/ Neurologie

Après les triptans dans la migraine, les grepants arrivent et le NEJM a publié un essai randomisé testant l'ubrogrepant versus placebo chez des patients ayant 2 à 8 migraines par mois. Avec ce traitement, il y avait 2 fois plus de patients soulagés à 2h (ça vent du rêve mais en fait, c'est 21% de patients soulagés par le traitement versus 12%... donc à peine 1 patient sur 5, mais je connais pas les chiffres pour les triptans et c'est dommage qu'il n'y ait pas eu un bras triptans plutôt que placebo). A 8h, c'était un peu mieux également 75% vs 55%. Il y avait un peu plus d'effets indésirables de type nausée et somnolence, mais les tests statistiques ne sont pas présentés. Bref, un traitement qui ne semble pas miraculeux, mais qui semble pouvoir être utilisé chez les patients avec aura migraineuses.


4/ Infectiologie

C'est le moment de parler des traitements de la grippe! Cet essai contrôlé randomisé en soins primaires a évalué l'oseltamivir dans les syndromes grippaux. Plus de 3000 patients recrutés dans 15 pays européens ont été étudiés, et les auteurs retrouvent que le traitement anti-grippal permet de réduire la durée des symptômes de 1 jour en moyenne, et jusqu'à 3 jours chez les plus de 65 ans, au prix d'une augmentation des nausées et vomissements. Il est intéressant de voir le graphique de durée de syndromes grippaux selon l'âge et les co-morbidités (cf après). On voit aussi qu'il n'y a pas de différence d'efficacité entre les grippes prouvées et les syndromes grippaux non liés à Influenza, ni de différence dans les hospitalisations (bien qu'il soit très dommage de ne pas avoir l'analyse du sous groupe >65 ans ou comorbidité sur les hospitalisations). Bref, un bénéfice faible qui semble tout à fait justifier de ne pas l'utiliser ce traitement en ville, bien que les auteurs concluent à l'efficacité du traitement.

5/ Endocrinologie

La société française de diabétologie a actualisé sa prise de position sur la prise en charge du diabète. Commençons par les points positifs. Pour commencer, les auteurs ont bien déclaré leurs liens d'intérêt. Ensuite, une place importante est faite à l'approche centrée patient, à la décision partagée et à l'individualisation des objectifs glycémiques. La metformine n'est à introduire que si l'HbA1C cible n'est pas atteinte avec les règles hygiéno-diététiques (et donc pas en systématique). Enfin, toutes les options possibles sont proposée en bithérapie, y compris analogue du GLP-1. 
 Cependant, les cibles d'Hba1C n'ont pas été modifiées (7% pour tous), alors que de nombreuses études (ici ou ) s'accordent à les remettre en cause et que même des sociétés savantes prônent des objectifs moins stricts. Notons quand même la présence de limites inférieures : 7% quand la cible est à 8% et 7,5% quand la cible est à 8,5%, ce qui est en accord avec le risque lié aux hypoglycémies. Mais, il n'est pas clairement dit qu'il faille déprescrire si l'HbA1C était en dessous d'un certain seuil pour le "cas général".
Les inhibiteurs de DPP-4 sont mis comme choix préférentiel (c'est déjà bien que ce ne soit plus les sulfamides, ce qui est cohérent avec leur profil de risque trop important, en particulier en bithérapie avec la metformine). Or, comme on l'a déjà dit plein de fois, ils ont un niveau de preuve inférieur aux analogues du GLP-1 et aux inhibiteurs de SGLT-2 avec plus d’hypoglycémies et des risques pancréatiques supérieurs. Leur seul intérêt est leur plus faible coût, mais quand d'autres molécules améliorent la mortalité... 
Soyons quand même positifs : les objectifs glycémiques sont très stricts mais comme on peut les adapter à tous les patients en fonction de plein de chose, au final, on peut convenir d'objectifs moins stricts. Il est possible que l'objectif soit strict pour inciter davantage les médecins à s'en rapprocher et à être aux alentours de 7,5% : si un patient est à 8,2% alors que l'objectif est < 8%,  le médecin ne modifiera pas le traitement, alors qu'il y a une sur-mortalité au dessus de 8%; mais si l'objectif est à 7%, il est probable que le médecin intensifie jusqu'à ce que la HbA1C soit vers 7,5% mais pas pour descendre en dessous de 7%.
Enfin, notons quand même la recommandation forte de mettre les analogues du GLP-1 en 2ème ligne chez les patients: en prévention secondaire, en cas d'insuffisance cardiaque, en cas de néphropathie ou en cas d'obésité. Je ne sais pas quel pourcentage de patients diabétiques non contrôlés sous metformine seule ça fait, mais une bonne partie doit rentrer dans l'indication des analogues du GLP-1 en 2ème ligne, je pense.



Des recommandations canadiennes ont été publiées concernant le dépistage de la dysthyroïdie. Il n'est pas recommandé chez des patientes asymptomatiques, car il n'y a pas de vrai bénéfice clinique lié au traitement des dysthyroïdies découvertes de cette façon.


Voilà, bonne fin de journée et à la semaine prochaine!

 @Dr_Agibus

dimanche 8 décembre 2019

Dragi Webdo n°249 : dénutrition (recos HAS), urticaire chronique (recos SFD), Nexplanon, salbutamol, PHQ-9

Bonjour à tous! C'est parti pour les actualités, bonne lecture!


1/ Pharmacovigilance

Après le retrait de DIU dont j'ai parlé la semaine dernière, ce sont les implants contraceptifs dont parle l'ANSM. Pour prévenir le risque de migration des "Nexplanon*" dans l'artère pulmonaire, l'agence recommande de bien insérer l'implant en regarde du triceps, à 8-10cm de l'épicondyle médial et 3-5cm sous le sillon biceps-triceps (et non dans le sillon car trop proche des structures vasculaires). Il est également recommandé d'informer les patientes de la nécessité de palper l'implant toutes les 2 semaines pour s'assurer de sa présence.

Après les sartans, c'est au tour de la metformine d'être contaminée par des impuretés (NDMA), mais sur des lots non disponibles en France et à des doses inférieures à celles contenues naturellement dans l'alimentation... Donc rassurer les patients sans changement de traitement pour le moment.

En complément des 2 billets parlant de l'allergie à la pénicilline (ici), un article donne des pistes pour essayer d'établir un antécédent d'allergie réel grâce à quelques questions:




2/ Nutrition

La HAS a publié des recommandations sur le diagnostic de la dénutrition. C'est surtout la "fiche outils" qui est bien faite et qui est la plus facilement utilisable. Il faut différencier 3 âges: l'enfant, l'adulte pour lesquels il est nécessaire d'avoir 1 critère phénotypique (comme l'IOTF<18,5 ou l'IMC < 18,5) ET un critère étiologique (réduction des prises alimentaires, maladie inflammatoire, malabsorption...), et la personne âgée qui ne nécessite qu'un critère phénotypique (IMC< 21, perte de poids de 5% en 1 mois ou 10% en 6moi, MNA<17 ou  albuminémie <35). Le diagnostic est clinique et l'albuminémie n'est généralement pas un critère diagnostic indispensable.


3/ Oncologie

L'OMS demande que les pays recommandant une vaccination anti-HPV "universelle" des garçons et filles suspendent leurs programmes pour se limiter temporairement la vaccination des filles. En effet, il y a des tensions d'approvisionnement au niveau mondial qui nuisent à la vaccination dans les pays à forte prévalence.

Une étude américaine utilisant les registres de l'institut du cancer américain retrouve une augmentation du nombre de cancers de la prostate des patients entre 15 et 40 ans, avec des cancers plus agressifs et une survie variant entre 30% et 80% alors qu'elle est de 95% à 100% chez les plus de 40 ans. Mais si on regarde l'incidence en chiffre absolus, ce n'est quand même pas très fréquent (incidence inférieure à 2 pour 100 000)...


4/ Psychiatrie

J'avais parlé du PHQ-9 dans le dépistage de la dépression dans le billet dédié. Le JAMA en reparle en disant que c'est l'outil de dépistage et de suivi de choix dans la prise en charge de patients avec dépression vus en soins primaires. Le seuil utilisé pour le diagnostic d'épisode dépressif caractérisé est de 10, et de 20 pour un EDC sévère.


5/ Dermatologie

Des recommandations sur la prise en charge de l'urticaire chronique spontanée (> 6 semaines) ont été publiées par la société française de dermatologie. C'est assez simple: 1/ anti-histaminique de 2ème génération à dose simple (sans en privilégier un en particulier sauf chez l'enfant: plutôt desloratadine/rupatadine et chez la femme enceinte: (levo)cetirizine/desloratadine). En cas d'échec: augmenter la dose jusqu'à 4 fois la dose simple. En cas d'échec: avis spécialisé. Je regretterai quand même l'absence de recommandations sur la réalisation ou non réalisation d'un bilan initial (si oui, lequel) pour les généralistes, parce que je ne sais pas ce que je dois faire de leur liste de diagnostics différentiels (la vascularite pseudo-urticarienne, mastocytose, l’angio-œdème à bradykinine, les maladies auto-inflammatoires).


6/ Pneumologie

 Un article de Breathe s'intitule: les B2 stimulants inefficaces chez les moins de 2 ans: mythe ou réalité? Cet article de physiopathologie revient donc sur la non-recommandations de salbutamol dans la bronchiolite. Les auteurs retrouvent que les enfants ont bien de récepteurs, cependant, dans la bronchiolite, l'obstruction bronchique n'est pas lié à une bronchoconstriction (sur laquelle le salbutamol serait efficace), mais à un oedeme des voies respiratoires et à l'accumulation de mucus. (Et donc quand le salbutamol marche, c'est que c'est probablement une bronchoconstriction et donc un asthme?)

Les recommandations de l'asthme ne laissent pas de place à l'azithromycine en traitement de fond (contrairement aux recos BPCO). Cette méta-analyse de l'European Respiratory Journal retrouve que les macrolides réduisaient de près de 40% les exacerbations (NNT d'environ: 8 patients), mais pas les hospitalisations. Le problème de la méta-analyse est qu'on ne connait pas le traitement inhalé ni la sévérité initiale des patients pour savoir à quel stade cette option pourrait être envisagée. 


C'est fini! Pour les nouveaux lecteurs ayant essayé de s'abonner à la newsletter par mail n'oublier de confirmer l'inscription dans le mail, dont l'objet ressemble à un nom de spam, qui vous a été envoyé, sinon ça ne marche pas... Mais vous pouvez aussi me suivre sur Facebook, Twitter ! A la semaine prochaine!

@Dr_Agibus


dimanche 1 décembre 2019

Dragi Webdo n°248: alpha-amylase et DIU (ANSM), gonocoque, IST, dépistage cancer du sein, Takenoko

Bonjour ! Pour commencer, je ne peux que vous conseiller d'aller regarder le LiveTweet du congrès des généralistes enseignants grâce au hashtag #CNGE2019 ! C'était un congrès très intéressant, de plus en plus pertinent, avec, comme toujours, plein de fantastiques rencontres ! Maintenant, place aux quelques actualités de la semaine!


1/ Pharmaco-vigilance

L'ANSM pointe du doigt le nombre de réactions allergiques rares mais sévères liées à l'alpha-amylase dans les maux de gorge. L'agence souhaite qu'ils passent de l'autre coté du comptoir. J'avoue que vu les bénéfices apportés, je visualise une solution qui me paraitrait encore meilleure...

Suite à des ruptures lors des retrait et à des expulsions spontanées déclarées au delà de 3 ans après la pose, l'ANSM suspend l'AMM des DIU "Ancora" et "Novaplus". Les signes d'expulsion de DIU sont: la disparition des fils ou des fils plus longs, des métrorragies parfois déclenchées par les rapports sexuels, des dyspareunies. Pour un DIU posé il y a moins de 3 ans, pas d'inquiétude; par contre, ceux de plus de 3 ans devraient être changés.

Un point "visio-vigilance" chez les enfants. Cette étude canadienne retrouve que 75% des enfants de moins de 2 ans, et 94% des moins de 3 ans dépassent les recommandations  OMS d'exposition aux écrans (à savoir 1 heure par jour maximum de "high quality program").


2/ Infectiologie

Une étude épidémiologique australienne s'est intéressée aux personnes hétérosexuelles ayant eu un partenaire sexuel avec une infection génitale à gonocoque. Chez les 190 personnes dépistées, il y avait d'avantage d'infections à gonocoque au niveau oropharyngé que génital, aussi bien chez les hommes (18% vs 2%!) que chez les femmes (46% vs 36%). Ainsi, en cas de rapport avec une personne ayant une infection à gonocoque, le dépistage chez les partenaires devrait probablement passer par une recherche génitale mais également oropharyngée.

On peut continuer avec un site belge édité par le Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE), que l'on pourrait nommer "ISTclic". Il a l'air assez pratique, abordant aussi bien la prévention, que le dépistage et le traitement.


3/ Gynécologie

La société européenne pour le dépistage et le diagnostic du cancer du sein (ECIBC) a publié des recommandations européennes concernant le dépistage du cancer du sein. Les auteurs ont étudié les âges ainsi que la fréquence du dépistage. Le premier point à noter c'est que toutes les recos ont un niveau de preuve modéré. Malgré toutes les actualités, les auteurs suggèrent un dépistage par mammographie entre 45 et 49 ans tous les 2 à 3 ans, recommandent un dépistage tous les 2 ans entre 50 et 69 ans, et suggèrent un dépistage tous les 3 ans entre 70 et 74 ans.
Le point intéressant est l'espacement à 3 ans après 70 ans (mais les plus de 75 ans ne sont pas abordés) et que la seule réelle "recommandation de dépistage" concerne les 50-69 ans. Ils ne recommandent pas de faire d'IRM en cas de seins denses (comme le redit cette essai récent du NEJM) ni de tomosynthèse en complément (en accord avec la HAS qui en parle dans cette publication de cette semaine: ici). Voici une synthèse de ces recommandations et d'autres recos :



4/ Le jeu du mois: "Takenoko"

Ce mois si, je vais vous parler de "Takenoko"! Un jeu qui n'est pas tout récent, mais qui avait été récompensé en 2012. Le but du jeu est de gagner des points en faisant des missions. Pour réaliser ces missions, il vous faudra créer des champs, y faire pousser des bambous de différente couleur en les irrigant et en y faisant venir le jardinier. Mais vous pourrez aussi déplacer le panda qui n'a qu'une envie: se délecter des bambous qui poussent! Le jeu est simple, abordable et avec assez de stratégie pour le rendre accessible dès 8 ans. Encore un jeu que je recommande vous allez dire!





Bonne reprise du travail aux congressistes, bonne semaine à tous et n'oubliez pas de vous abonner sur Facebook, Twitter ou à la newsletter par mail ou les 3! (il faut inscrire votre e-mail tout en haut à droite sur la page, sans oublier de confirmer l'inscription dans le mail, dont l'objet ressemble à un nom de spam, qui vous sera envoyé.)


A la semaine prochaine !

Dr_Agibus