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Blog médical et geek de médecine générale :
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lundi 25 septembre 2017

Dragi Webdo n°152: diarrhée de l'enfant (recos), trimetoprime, dépistage cancer du col, troubles anxieux

Bonsoir! Voici un Dragi Webdo qui devrait être de taille raisonnable ce soir, bonne lecture à tous!


1/ Pharmacovigilance

L'ANSM publie un communiqué visant à rassurer patients (et médecins) vis à vis du risque lié à l'aluminium contenu dans les vaccins suite à la sortie de livres "anti-vaccin". Selon moi, quand on cherche quelque chose s'écartant de la norme dans un corps humain: on le trouve toujours, aussi bien chez des personnes avec des symptômes que celles qui n'en ont pas; mais on cherche beaucoup moins souvent chez celles qui n'ont pas de plaintes...


2/ Relation médecin-patient

Une étude intéressante est proposée par Plos medicine. C'est une méta-analyse sur données individuelles évaluant les automesures tensionnelles (versus pas d'automesures), retrouvant (assez logiquement) que faire des automesures ne suffit pas a avoir une meilleure pression artérielle au cabinet. Cependant, lorsque les automesures étaient associées à un support médical, des conseils, un accompagnement à la mise en place de règles hygiéno-diététiques la tension était améliorée dans le groupe effectuant des automesures. Les automesures semblent être un plus dans la prise en charge mais doivent être utilisées comme un outil d'éducation thérapeutique du patient parmi l'ensemble des choses nécessaires pour se révéler efficaces.


3/ Pédiatrie

Une fiche de recommandation 2017 vient actualiser les recommandations sur la diarrhée aigue de l'enfant. La recommandation rappelle l'importance d'évaluer la déshydratation, une perte de poids de 10% étant un critère d'hospitalisation. Il est désormais clair que le SRO est indispensable et que la réalimentation précoce (<4h) en poursuivant le lait habituel, les laits sans lactose n'étant pas recommandé pour des diarrhées non sévères de moins de 7 jours (De même pour les nourrissons de moins de 3 mois, les hydrolysats poussés ne sont plus recommandés systématiquement en cas de diarrhée aigüe).  Enfin, AINS, loperamide, antiseptiques intestinaux et anti-émétiques sont à proscrire (sauf l'ondansetron qui peut être utilisé en cas de vomissements associés nécessitant une hospitalisation). Pour le plaisir, notons que peuvent être utilisés: les probiotiques , mais c'est certainement une coïncidence avec le fait que le labo Biocodex (ULTRA-LEVURE*) ait soutenu la recommandation!

Pour mettre une nouvelle fois les choses au clair, une revue de la littérature avec méta-analyse a été publiée dans le JAMA à propos des allergies alimentaires de l'enfant. Ainsi, introduire précocement des œuf et des fruits à coque (entre 4 et 6 mois) réduit le risque d'allergie à ces aliments, et une introduction entre 6 et 12 mois de poisson réduirait le risque de rhinite allergique (et peut être de dyspnées sifflantes).


4/ Infectiologie

Un article du BJGP a étudié les antibiotiques cout-efficaces dans la cystite aigüe non compliquée. Les auteurs retrouvent que le trimetoprime est le plus "cout-efficace" si le taux de résistance est < 30%, entre 30% et 35% la fosfomycine est à privilégier et au delà de 35% la fosfomycine et la nitrofurantoïne sont à égalité. La résistance au Royaume Uni serait proche de 50%. Mais qu'en est il en France? D'après la SPILF, le taux de résistance des E.Coli au trimetroprime serait proche de celui du co-trimoxazole (triméthoprime-sulfaméthoxazol) et serait donc proche de 27%. Il faudrait donc privilégier le trimetoprime qui n'est qu'en 4ème intention et seulement après obtention d'un antibiogramme.
A ce sujet, Antibioclic n'a pas encore pris en compte la mise à jour avec le trimetoprime dans les cystites à risque de complication. (Il est aussi recommandé en 1ère intention à la dose de 100mg/j dans les cystites récidivantes, avant la fosfomycine et le co-trimoxazole, mais cette posologie n'est pas disponible en France...)

On a déjà parlé de nombreuses fois du risque de pneumopathie infectieuse avec un traitement par corticoïdes inhalés (ici et ). Cette fois ci, c'est le risque d'infection par mycobactérie atypique qui est mis en évidence dans une étude cas témoin nichée dans une cohorte américaine. Il y aurait, en effet, un sur-risque de mycobactérie avec le traitement par fluticasone (mais pas avec le budésonide, peut être par manque de puissance?). Le risque de tuberculose n'était cependant pas augmenté (grâce au vaccin? Pour mémoire, il pourrait marcher un peu sur les tuberculoses pulmonaires d'après le BMJ)


5/ Gynécologie

Une étude s'est intéressé au dépistage du cancer du col de l'utérus chez des patientes vaccinées par le vaccin anti-HPV.  Ainsi, les patientes ayant un dépistage tous les 5 ans par recherche d'HPV oncogène a été comparé à un frottis en phase liquide tous les 2,5 ans. Les auteurs retrouvent une augmentation des CIN2+ détectées suite à une recherche d'HPV oncogène (0,1% vs 1,2%). C'est donc encore une étude qui va également (pour l'autre cf ici) dans le sens d'un dépistage plus espacé avec une recherche d'HPV oncogène systématique.


6/ Psychiatrie

Enfin, une revue systématique a évalué les rechutes des troubles anxieux (stress post traumatique, TOC, troubles anxieux généralisé) traités à l'arrêt des antidépresseurs. En comparant les rechutes à 1 an, les patients ayant arrêté leur traitement avaient plus de 3 fois plus de risque de rechute. Cette méta-analyse ne permet cependant pas de dire si un traitement d'un an serait suffisant pour éviter une rechute de façon "optimisée" selon la balance bénéfice-risque des traitements, mais, il semble qu'au moins une année de traitement soit bénéfique pour réduire les rechutes.


C'est terminé pour cette semaine, à la semaine prochaine!

@Dr_Agibus

mardi 19 septembre 2017

Dragi Webdo n°151: Essure, endométriose, THM, certificats de sport enfant, liraglutide, acarbose

Bonjour! Pour commencer, voici une petite infographie sur les causes de décès dans le monde à partir d'une étude du Lancet. C'est parti pour les actualités!


1/ Pharmaco-vigilance (et autres vigilances)

Essure, c'est terminé. Le laboratoire a informé de l'arrêt définitif de commercialisation. Étrangement, cet arrêt de commercialisation est valable partout dans le monde sauf aux États Unis, lieu où la polémique avait commencé...

Dans la catégorie des thérapeutiques indirectement dangereuse, une étude a évalué la mortalité des patients traités par médecines alternatives à la place de traitements conventionnels dans le cadre de cancer. Après 5,5 ans de suivi en moyenne, la mortalité par cancer était multipliée par 2,5 dans le groupe de médecine alternative pour "tout cancer" et par près de 6 lorsque les auteurs s'intéressaient au cancer du sein.


2/ Gynécologie

Le BMJ a proposé un algorithme de prise en charge de l'endométriose d'après les recommandations du NICE. Le diagnostic peut être évoqué devant des femmes (y compris avant 17 ans) avec 
- douleurs pelviennes chroniques, dysménorrhées, dyspareunies
- ou des douleurs digestives cycliques ou des symptômes urinaires cycliques.(notamment hématurie). L'examen complémentaire initial est l'échographie. Les auteurs insistent sur la prise en charge urgente en cas de désir de grossesse. Enfin, les principaux traitements sont les AINS, les traitements oestro-progestatif ou progestatif, et éventuellement les traitements de douleurs neuropathiques.

Une méta-analyse du JAMA a réévalué les risques des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause. La méta-analyse se veut rassurante, car avec 27 000 femme incluses, les auteurs n'ont pas retrouvé de différence de mortalité globale, de mortalité cardiovasculaire ou de mortalité liée au cancer. Cependant, le suivi moyen a été de 7 ans et demi, alors qu'il me semble qu'un recul de 10 ans de traitement était nécessaire pour voir une augmentation significative du risque de cancer (alors, il est certain que la mortalité doit encore plus difficile a mettre en évidence avec "à peine" 30 000 patientes).

Un guide de dépistage organisé du cancer du sein vient d'être actualisé et diffusé. On y parle rapidement de surdiagnostic. Une évaluation de la qualité de l'information contenue dans ce document a été effectuée par le groupe "Cancer Rose", la voici...


3/ Certificats de sport

Le HCSP a publié des recommandations concernant les certificats de sports de l'enfant. Il recommande que la délivrance du certificat ait lieu lors des visites de suivi de l'enfant, et que les examens complémentaires ne soient effectués qu'en cas de point d'appel. De même pendant l'adolescence, mais avec des examens de prévention effectués tous les 2 ans, ce qui pourrait impliquer un certificat de sport tous les 2 ans et non tous les 3 ans. Le HCSP demande également une validation d'un questionnaire (comme pour l'adulte), celui proposé à la fin de l'avis n'étant pas officiellement validé à ce jour. Concernant la pratique de l'ECG, elle "n'est pas nécessaire et laissée au libre jugement du praticien". Il n'est effectivement pas démontré de bénéfice clair au dépistage systématique. Un ECG unique, pour dépister les syndromes rares et à risque (QT long, Brugada, WPW et autre anomalie pouvant favoriser une mort subite) serait-il plus acceptable au niveau du cout avec bénéfice clinique? Si quelqu'un a des études sur l'ECG unique chez l'enfant, les commentaires sont fait pour ça! J'en ai pas trouvé (j'ai pas cherché très activement non plus...)

Et sinon, un site a été mis en place pour les patients pour savoir si un nouveau certificat est "obligatoire": ici.


4/ Diabétologie

Le congrès de la société européenne de diabétologie a eu lieu. Je n'ai pas vu d'études transcendantales pour les médecins généralistes. On notera quand même un essai contrôlé randomisé testant l'exenatide sur des critères de jugement cardiovasculaire. Contrairement au liraglutide, l'exenatide n'arrive pas a démontrer de bénéfice clinique sur le critère composite cardiovasculaire. En lisant l'article , on voit néanmoins un risque de mortalité global diminué (Hazard Ratio: 0,86 [0,77-0,97]), mais les auteurs ont été parfaitement honnêtes: compte tenu du plan d'analyse et du nombre d'analyses, ils ont jugé que la différence ne devait pas être considérée comme significative. La piste est donc quand même intéressante et doit pousser à comprendre cette différence alors que la mortalité cardiovasculaire ne peut expliquer à elle seule cette différence.

Enfin, l'acarbose a fait l'objet d'un essai contrôlé randomisé chez des patients chinois avec hyperglycémie modérée à jeun (intolérance au glucose). Après 5 ans de suivi, les auteurs ont retrouvé une diminution de l'incidence des diabètes dans le groupe traité par rapport au groupe placebo, mais aucune différence en terme d'évènements cardiovasculaire. Pour mémoire, l'acarbose n'avait pas non plus démontré d'efficacité chez les patients diabétique sur des critères cliniques.


C'est fini pour ce billet! Mon emploi du temps se chargeant de plus en plus, il y aura certainement de plus en plus de fluctuation dans les délais de publication des Dragi Webdo, mais il n'est pas encore prévu que cette chronique s'arrête. 
A très bientôt!

@Dr_Agibus


dimanche 10 septembre 2017

Dragi Webdo n°150: dépistage CCR et cancer de prostate, pneumologie, vaccin ROR, TCC/insomnie, surtraitement

Bonjour! La sélection des articles de cette semaine a été dur, à cause des trop nombreuses publications intéressantes de cette rentrée... En cette période de préparation de rentrée dans le nouveau DES des néo-internes, on peut lire que les groupes d'échanges et Balint sont d'excellents moyens d'apprentissage d'après le JAMA Internal Medicine! Bref j'espère que mon choix d'articles vous intéressera!

1/ Traitements et pharmaco-vigillance

L'EMA a publié une alerte sur le paracétamol à libération prolongée, avec un risque de surdose dans l'utilisation, et un risque de confusion entre le différentes formes. De plus, il faut être vigilent car cette forme de paracetamol est parfois associé à du tramadol et qui peut majorer les risque de surdose quand les patients ne sont même pas conscient de prendre du paracetamol.

Voici un autre article un peu hors catégorie concerne le sur-traitement des patient. Deux milles médecins américains ont déclarer que 20% environ des prises en charges étaient inutiles, dont 20% en traitements médicamenteux et 25% en examens complémentaires. Cette sur-prescription était multifactorielle avec principalement des erreurs médicales à 80% et un désir ou une pression des patients à 60%! Être réflexif sur sa propre pratique peut être très instructif je pense...


2/ Oncologie

Parlons maintenant d'un article du  JAMA publié par un généraliste français. Des généralistes ont été randomisés pour recevoir soit une liste de leur patients n'ayant pas participé au dépistage par du cancer colo-rectal, soit une sensibilisation à ce dépistage, soit rien. Le critère de jugement était la participation des patients de ces médecins au dépistage après 1 an. Près de 1500 généralistes ont participé et 30000 patients ont été analysés! 25% des patients des médecins ayant eu une liste des spécifique ont été dépistés, 22% de ceux des médecins ayant un rappel global, et 21% de ceux n'ayant pas eu de rappel. Un message pour nos autorités de santé: pourrais t on avoir une liste des patients devant se faire dépister? La même étude pour le frottis pourrait être mise en place... (je ne parle pas de la mammographie compte tenu des controverses actuelle, y compris à partir de 50 ans)

Le débat sur le dépistage du cancer de la prostate va t il être relancé? Une étude se base sur une réévaluation du temps du quel le diagnostic est avancé avec dépistage par rapport à sans dépistage en réanalysant les études PLCO et ERSPC . Cette étude mettrait en évidence une diminution de la mortalité spécifique par cancer de 25%  dans le groupe dépister. Mais, la mortalité globale ne serait pas modifiée, et les effets secondaires du dépistage, du sur-diagnostic et du sur-traitement, ils ne sont pas abordés. Enfin, il s'agit d'une baisse de mortalité spécifique relative... Ainsi, si on se fie à cette infographie (un peu mise à jour), cela ferait passer le nombre de mort par cancer de la prostate de 8 à 6 dans le groupe dépisté, ce qui n'est franchement pas fameux par rapport aux effets indésirables du dépistage! Pas sur que dans une optique de décision partagée cela donne envie aux patients de se faire dépister...



3/ Ophtalmologie

L'USPSTF recommande désormais un dépistage des troubles visuel de l'enfant entre 3 et 5 ans, ce qui est en accord avec les recommandations françaises. Pour mémoire, le dépistage à 3 ans est cotable en médecine générale. Les auteurs recommande la recherche des reflets papillaire, des reflets cornéens, des tests d'occlusion alternée, l'acuité visuelle et une recherche de vision stétéoscopique.


4/ Pneumologie

Le JAMA a publié un article randomisant un traitement par prednisolone 40mg par jour pendant 5 jours versus placebo dans le traitement des bronchites aiguës chez des patients sans asthme ni BPCO. Parmi les 400 patients inclus, il n'y a pas eu de différence dans la durée des symptômes, mais une différence significative dans l'intensité des symptôme avec une réduction de 0,2. sur 4, ce qui n'est franchement pas cliniquement pertinent. Il y avait une augmentation du nombre d'effets indésirables non significative dans le groupe prednisolone, mais le nombre de patient n'était pas suffisant pour étudier ces effets. Ainsi, en accord avec la conclusion de auteurs, la balance bénéfice/risque des corticoides dans les bronchites est en défaveur de leur utilisation.

Les nouvelles recommandations de la SPLF concernant le traitement de la BPCO proposent une monothérapie par beta-2 stimulants de longue durée d'action ou par anti-cholinergique en cas de symptômes invalidants. Cette étude du NEJM a évalué le tiotropium chez les patients BPCO avec un VEMS entre 50% et 70%. Cette étude confirme une amélioration du VEMS sous traitement, mais aussi une amélioration clinique avec une diminution du risque d'exacerbation et d'hospitalisation pour BPCO. Il y avait plus d'effet indésirables oro-pharyngés sous traitement. C'est donc cohérent avec les recos qui trouvaient que les anti-cholinergiques étaient efficaces sur les exacerbations et un peu moins sur la dyspnée, mais dans cette étude le CAT et mMRC après 1 an de traitement, ce qui confirmerait vraiment la place en 1ère intention du tiotropium, mais un essai contrôlé randomisé entre les 2 classes thérapeutiques serait intéressant.


5/ Infectiologie

Un article du NEJM a évalué l'intérêt d'une troisième injection de vaccin "rougeole-oreillons-rubéole" dans la prévention des oreillons. Les auteurs on retrouvé qu'il y avait 6,7 cas d'oreillons pour 1000 étudiants ayant eu 3 injections versus 14,5 pour 1000 chez ceux en ayant eu 2 (p<0,01). Le risque d'infection était 9 fois plus élevé chez les étudiants dont le dernier vaccin ROR datait de plus de 13 ans. Ainsi, il pourrait être utile de proposer un vaccin ROR chez les garçons (ce sont eux les plus à risque pour les oreillons) vers 11 ans, en même temps que le DTPc pour améliorer la protection jusqu'à 25 ans. Si quelque chose de similaire était retrouvé pour la rubéole, cela pourrait également pousser à une vaccination chez les files au même âge et donc à généraliser une 3ème dose de ROR à l'adolescence.


6/ Psychiatrie

Un important essai contrôle randomisé incluant 3700 patients, a évalué les thérapies cognitivo comportementales dans le traitement de l'insomnie. Les auteurs ont retrouvé que les TCC permettaient d'améliorer significativement le score d'insomnie chez des étudiants en 10 semaines de traitement. Il est toujours intéressant d'avoir des études justifiant les alternatives aux traitements médicamenteux dans ces pathologies.


Voilà pour cette semaine! Bon choix de spécialité pour les néo-internes! Même si les choix possibles se réduisent de plus en plus, je suis sur que vous trouverez une spécialité vous permettra d'exercer le métier qui vous plait! A la semaine prochaine!

@Dr_Agibus


lundi 4 septembre 2017

Dragi Webdo n°149: Lombalgie (reco us), asthme, inflammation et risque cardiovasculaire, metformine

Bonjour, après le DragiWebdo très en retard de jeudi dernier (pour ceux qui l'ont raté, il est ici), je vais essayer de reprendre des bonnes habitudes! Celui-ci sera beaucoup plus court (mais si...), avec quelques articles du congrès de l'ESC (encore), des articles de cet été et certains de cette semaine. Bonne lecture!

1/ Cardiovasculaire

D'abord, il y a cette étude du JAMA qui retrouve que les étudiants en médecins ne savent pas bien prendre la tension artérielle. Dans cette étude, seule 1 étudiant sur 159 a effectué correctement les 11 items recherché. La moitié des étudiants savaient néanmoins, bien: prendre un brassard adapté, le placer correctement, soutenir le bras, demander de ne pas parler, et décroiser les jambes du patient. Les autres critères, pour info: faire patiente au repos le patient pendant 5 minutes, vérifier que les pieds du patients soient à plat au sol, demander au patient de ne pas utiliser son téléphone portable ou de ne pas lire, vérifier au 2 bras, noter le bras avec la tension la plus élever et expliquer à quel bras la tension devrait être mesurée ultérieurement. C'est intéressant, mais considérant l'intérêt des mesures en cabinet, il faudrait mieux voir si les étudiants savent expliquer les automesures. Mais d'une part, cela prend du temps de consultation d'expliquer les 11 points au patient; et d'autre part (et surtout), un patient retenant moins de 50% des informations données en consultation (ou quelque chose comme ça), ne faudrait-il pas se concentrer sur 3-4 consignes importantes plutôt qu'une liste aussi longue...

L'Idarucizumab est un des antidotes du Dabigatran. Son efficacité a été testée sur des patients ayant un saignement non contrôlée ou devant subit une intervention urgence. L'inhibition complète de l'AOD a été obtenue entre 1h30 et 2h30 après le début du traitement. L'étude n'est pas comparative, mais pour mémoire, avec les AVK on cherche à avoir un INR < 1,5 en 30 minutes... 

Un des articles du congrès de cardio qui a fait parlé de lui concernait l'étude CANTOS qui suscite en moi des questions. Il concerne peu les généraliste car il randomisait des patients avec coronaropathie et une CRP-hs > 2mg/L pour un traitement par canakinumab, un anti corps anti-inflammatoire, ou placebo. Le traitement anti-inflammatoire a réduit significativement la survenue des évènements cardiovasculaires (sans effet sur la mortalité). Ainsi, je me pose la question, de pourquoi est ce que les AINS augmentent le risque cardiovasculaire, alors que l'inhibition de l'interleukine 1 par le canakinumab induit une inhibition des COX comme le font les AINS... Au passage l'interleukine 1 inhibée ne stimulera plus l'interleukine 6 qui est censé permettre la différenciation des lymphocytes naïfs en lymphocytes TCD4+ (et pour mémoire, on voit bien dans les infections par VIH que ne pas avoir de LTCD4+, c'est pas terrible...) Tout cela pour dire qu'un suivi de 4 ans seulement me laisse dubitatif sur les bénéfices et risques du traitement.


2/ Pneumologie

Chez les patients asthmatique sévères avec une bithérapie par bêta2 mimétiques de longue durée d'action et corticostéroïdes inhalés toujours non contrôlés, il semblerait que l'ajout d'azithromycine (comme pour la BPCO), 3 fois par semaine, réduise de 40% la survenue d'exacerbation (environ une de moins par an). Dans cet essai contrôlé randomisé, il a été également retrouvé une amélioration significative de la qualité de vie des patients asthmatiques traités. Cette possibilité thérapeutique n'était pas évoquée dans les dernières recos de la SPLF.

En parallèle, le JAMA a publié une revue de la littérature sur la prise en charge de l'asthme. Les prises en charges proposées sont proches de celles de la SPLF. A noter le joli tableau récapitulatif des doses standard, du bénéfice prouvé du traitement et des effets indésirables des molécules:


3/ Rhumatologie

Le collège de médecine américain a publié des recommandations de prise en charge de la lombalgie aigue. Pour les lombalgies aigues, les auteurs recommandent de la kiné, de l'acuponcture, des massages et des moyens fournissant de la chaleur cutanée en première intention. Le traitement médicamenteux recommandé, si nécessaire seulement comporte des AINS et des myorelaxants (bouh!). Pour les lombalgies chroniques, ils insistent surtout sur les mesures non-médicamenteuses et sur le fait d'éviter les morphiniques au long cours.


4/ Diabétologie

Une nouvelle méta-analyse sur l'efficacité de la metformine a été publiée, dans Diabetlogia. Cependant, cette fois encore, ce traitement n'arrive pas à prouver qu'il permet de diminuer la mortalité globale, cardiovasculaire, le nombre d'infarctus ou d'AVC chez les patients traités.


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@Dr_Agibus