lundi 10 novembre 2025

Dragi Webdo n°503 : asthme/activité physique, liraglutide/AVC, hémorroïdes, ostéoporose, vitamine D, rapport albuminurie/créatininurie, grossesse/TCC, metformine/AOMI, EBM

 Bonjour ! Voici les actualités de la semaine, bonne lecture !

 

1/ Cardiovasculaire

Cet article est dans cardiovasculaire mais pourrait bien être dans "pharmacovigilance" car à un moment, tester n'importe quoi n'est pas sans risque pour les patients. Bref, en essai randomisé, la metformine n'a pas montré de bénéfice clinique dans l'AOMI en n'améliorant pas le test de marche de 6min chez des patients avec AOMI sans diabète. 


2/ Pédiatrie

Des recommandations ont été publiées concernant l'activité physique et l'asthme. Bien sûr, c'est recommandé, ça permet d'améliorer le contrôle de l'asthme et de réduire les exacerbations. L'intensité doit être modérée et augmenter progressivement, rien de très original. Il y a également une partie sur la bronchoconstriction à l'effort (EIB) dont nous avions déjà parlé ici. Il s'agit de symptômes de type wheezing, toux, dyspnée, oppression thoracique survenant survenant dans les 15 minutes suivant 5-10min d'exercice intense. Le diagnostic est posé avec une diminution du VEMS de plus de 10% après l'effort. Le traitement repose sur des BDCA 5-20min avant le sport et éviter le sport dans le froid et la pollution. Si les besoins sont pluriquotidiens, les CSI et anti-leucotriènes sont recommandés.

 

3/ Diabétologie

Cet essai randomisé a évalué le liraglutide versus placebo chez des patients diabétiques de type 2 ayant eu un AVC mineur ou un AIT. Le critère de jugement était la récidive d'AVC ou d'AIT à 90 jours. Le groupe traité a eu 7,9% de récidive versus 13,8% dans le groupe placebo (NNT=17 patients!!). Il n'y avait pas de différences d'hypoglycémies entre les 2 groupes. Pour mémoire, le liraglutide est aussi l'aglp1 ayant le plus haut niveau de preuve en post infarctus, on en avait parlé ici, avec une réduction d'évènements et de de mortalité globale. Cette réduction à 3 mois seulement renforce la place des aGLP1 en prévention secondaire, notamment du liraglutide (même s'il ne fait pas perdre autant de poids que les autres et qu'il est en 1 injection/ jour).

 

4/ Gastro-entérologie

Les hémorroïdes ont été abordées dans un article du JAMA. Les principaux facteurs de risques sont la grossesse, la constipation, la diarrhée et la cirrhose. Les symptômes sont des douleurs anales, une gêne anale, des démangeaisons périanales, une tuméfaction et des rectorragies, mais 50% sont asymptomatiques et ne nécessitent aucune prise en charge. Globalement, les hémorroïdes internes saignent et les externes sont douloureuses. Des rectorragies non liées au transit doivent être explorées par coloscopie. Il n'est pas clair qu'il faille ou non, réaliser une coloscopie si les saignements semblent hémorroïdaires. Il est admis qu'avant 40 ans, ce n'est pas indispensable et qu'après 50 ans c'est recommandé (et entre les 2.... à voir). La prise en charge, passe d'abord par les RHD et l'acronyme TONE (Three: Trois minutes pour aller à la selle ; One, une selle par jour ; No effort, pas d'effort pendant la défécation ; Enough fibers, suffisamment de fibres [20 à 30g/jour ou 5 à 6 cuillères à café psyllium par jour et 1L d'eau/jour]). Les bains chauds de siège n'ont pas été suffisamment étudiés pour conclure à une efficacité ou un inefficacité. Les phlébotoniques ont un effet modéré sur les symptômes (prurit, saignement, fuites) ce qui est concordant avec la cochrane, mais pas sur la résolution complète des symptômes. Les topiques aux corticoïdes/anesthésiants sont efficaces sur la douleur et les saignements. Les traitements par ligature ou sclérothérapie sont indiqués en cas d'échec.

 

5/ Infectiologie

Alors qu'on râle régulièrement sur le niveau de preuve des recommandations de nombreuses spécialités médicales, une revue a étudié le niveau de preuve dans les recommandations d'infectiologie en France. Malheureusement, force est de constater que plus de 70% ne mentionnent pas de niveau de preuve, et des sources de bon niveau de preuve n'ont été retrouvé que pour 8% des recommandations... En soit, il peut être adapté de recommander d'agir dans l'incertitude, mais il est important que le niveau de certitude ou d'incertitude soit mentionné.

 

6/ Psychiatrie

Dans la dépression pendant la grossesse et du post-partum, cette revue a trouvé que les TCC, l'activation comportementale et les thérapies interpersonnelles étaient efficaces pour améliorer la dépression. La taille d'effet était cependant faible, d'environ -1,7 points sur 30 sur l'Edinburgh Postnatal Depression Scale.

 

7/ Rhumatologie 

Reparlons encore de l'ostéoporose avec cet article du Lancet. Cette revue narrative aborde premièrement le dépistage de l'ostéoporose et ses discordances. En effet, certaines sociétés savantes américaines proposent un dépistage systématique à 65 ans par DMO, d'autres à 70 ans comme au Canada, et enfin certaines (les endocrinologues américains) sont pour un dépistage basé sur les facteurs de risques après 50 ans sans dépistage systématique lié à l'âge. C'est lié à une divergence d'interprétation. Il y a 3 essais randomisés ayant proposé un dépistage des patients par le FRAX, mais aucun n'a montré de réduction des fractures. Cependant, la méta-analyse des 3 essais montré un bénéfice du dépistage sur les fractures majeures (number needed to screen, NNS= 247) et sur les fractures fémorales (NNS=272), bien que la validité de faire une méta-analyse sur 3 études concordantes et donnant un résultat opposé, soit plus que discutable. Sur le plan thérapeutique, les auteurs reparlent des études ne montrant pas de bénéfice clinique à la supplémentation en vitamine D, et des discordances entre l'efficacité de la supplémentation calcique dans certaines études uniquement avec un sur-risque de mortalité cardiovasculaire en cas d'association vitamine D + calcium. Ainsi, les auteurs sont en faveur d'une décision partagée avant l'initiation d'un traitement, notamment par bisphosphonates, en prévention primaire des fractures ostéoporotiques. Enfin, avec un très faible niveau de preuve, ils suggèrent d'utiliser le dosage des télopeptides C (CTX) comme marqueur de suivi car ils devraient être dans la fourchette "normale basse" sous traitement.

Suite à tout ça, on avait raté les recos vitamine D du GRIO chez les patients avec ostéoporose ou à risque d'ostéoporose. Il est amusant de voir que dans la justification de prescription de vitamine D aux patients avec facteurs de risque, les auteurs ne citent que l'association calcium + vitamine D en donnant le bénéfice décrit ci-dessus sur les fractures mais sans parler du sur-risque cardiovasculaire. Ainsi, comme c'est cette association qui donne un "bénéfice modeste mais significatif", ils expliquent que c'est pour cela que la supplémentation doit être quotidienne et non périodique/intermittente. En effet, les prises intermittentes étaient également associées à un sur-risque de fracture. Ils concluent que la prise quotidienne est la plus optimale pour obtenir une concentration sanguine de vitamine D normale. Bref, tout ça pour dire qu'il faut supplémenter quotidiennement (4 gouttes par jour, soit 300UI/j) sans bénéfice clinique sauf si associé au calcium qui peut augmenter la mortalité cardiovasculaire.


8/ Néphrologie

On voit encore passer quelques rapports protéinurie/créatininurie bien que la recommandation soit de faire albuminurie/créatininurie. Cet article confirme que l'utilisation de l'albuminurie est un meilleur prédicteur d'insuffisance rénale que la protéinurie.


 

C'est fini ! Vous pouvez toujours vous abonner sur FacebookTwitter, Bluesky, LinkedIn et à la newsletter (mail) pour ne rater aucun billet. Pour cela, inscrivez votre adresse mail tout en haut à droite sur la page (sans oublier de confirmer l'inscription dans le mail provenant de "hi@follow.it" et intitulé "Veuillez confirmer votre abonnement à Médicalement Geek", qui vous sera envoyé et qui peut arriver dans vos spams)

 A la semaine prochaine !

@Dr_Agibus 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire